Quels efforts nos ministres n’avaient pas fait pour afficher optimisme et bonne humeur avant les vacances. Il fallait voir les choses positivement, disaient-ils. Alors que presque tous les pays voisins se débattaient dans la morosité économique, la Belgique s’en sortait plutôt bien, le budget était bouclé, les réformes du chômage et des pensions entamées et, en Wallonie, de savantes statistiques avaient même réussi à faire reculer le chômage! Ou du moins c’est ce qu’ils tentaient de faire croire…
L’illusion n’a pas fait long feu. Les vacances arrivées, la Banque Nationale a en effet constaté que l’activité économique a reculé au deuxième trimestre 2012 et continuera sans doute sur cette voie.
Ce constat, les travailleurs n’ont pas besoin de diplôme en économie pour le faire. Les travailleurs intérimaires voient l’embauche se raréfier dans les agences d’intérim ; les travailleurs d’usines voient les stocks s’accumuler et les formulaires de chômage économique arriver ; les vendeuses et vendeurs dans les magasins constatent que les clients se font plus rares. Et qui pouvait croire un instant que la crise s’arrêterait à la frontière de la Belgique ?
La Banque Nationale ne tire de son constat qu’une seule conclusion : les efforts à faire seront plus importants que prévus.
Mais des efforts, le monde du travail ne cesse d’en faire ! Combien de suppressions d’emplois, combien de plans d’austérité, combien de baisses de salaire les travailleurs espagnols, grecs ou italiens ont-ils subis ces quatre dernières années ? Les plans d’austérité ont sauvé les banquiers, et les grands capitalistes ont pu sauver leurs bénéfices en mettant des milliers de travailleurs à la rue, mais pour les travailleurs, le seul résultat est une aggravation dramatique de leur condition !
Et cette baisse dramatique du pouvoir d’achat des classes populaires n’a fait que conduire à une nouvelle baisse de l’activité économique. Et les grands groupes capitalistes s’empressent d’anticiper de nouvelles baisses de la production en jetant de nouveau des milliers de travailleurs à la rue, pour continuer à engranger profits et dividendes! Quitte à ce que cela aggrave encore la crise.
Alors non ! Il ne peut pas être question que les travailleurs et leurs familles acceptent de nouveaux reculs. Mais, nous dit-on, il n’y a rien à faire, c’est la crise. La crise a bon dos. Car si la situation des travailleurs s’aggrave dramatiquement, les grandes fortunes
ne se sont jamais portées aussi bien…
Aucun économiste, aucun chef d’Etat, aucun défenseur du système capitaliste n’a de solution à la crise, si ce n’est de sauver la mise aux capitalistes en faisant payer les travailleurs, avec comme seule conséquence l’aggravation de la crise.
La seule façon d’en finir avec la crise capitaliste, c’est d’en finir avec le système capitaliste lui-même, car le capitalisme sans crises n’existe pas !
En attendant, il s’agit de sauver notre peau !
Chaque licenciement, chaque suppression de poste est une attaque contre tous les travailleurs. Il faut refuser les licenciements et imposer leur interdiction. Car même en temps de crise, il y a toujours du travail. Il faut le partager entre tous, sans perte de salaire, en prenant sur les profits des banques et des entreprises !
Les salaires, pensions, allocations doivent suivre le coût réel de la vie. Non seulement il faudra défendre l’indexation des salaires, mais il faudra rétablir un vrai index. Le coût réel de la vie, ce sont les travailleurs qui le connaissent. C’est pourquoi ils doivent contrôler eux-mêmes l’indexation des salaires.
Ceux qui se plaignent le plus fort de la crise, ce sont les capitalistes grands ou petits qui licencient et s’attaquent aux salaires et aux conditions de travail des travailleurs. Si les travailleurs contrôlaient les comptes des entreprises et les comptes privées de leurs actionnaires, il apparaîtrait bien souvent qu’ils pleurent la bouche pleine et que les prétendues difficultés s’expliquent bien plus par l’argent déplacé vers les paradis fiscaux ou les comptes privés d’actionnaires.
Alors, il ne faut plus laisser les conseils d’administration décider en toute opacité du sort de milliers de travailleurs. Tout ce qui se discute et se décide dans les conseils d’administration des entreprises doit être rendu public.
Voilà ce dont il s’agit de se convaincre et de convaincre autour de nous pour préparer la lutte indispensable : c’est eux ou nous – leurs profits ou nos salaires !