Les travailleurs doivent défendre leurs intérêts !

L’avant-goût de la campagne électorale donne déjà la nausée. Il y aura des coups et du mépris social pour toutes les catégories populaires !

Les sans-papiers et les sans-abris menottés de colliers plastiques à la gare du midi à Bruxelles : les politiciens bruxellois prétendent que la police « rétabli l’ordre et la sécurité » et que c’est là une première étape pour que les services sociaux puissent s’occuper de ces personnes. Mensonges !

C’est ceux au pouvoir qui créent le désordre et l’insécurité. Tout le monde a vu l’hiver dernier les sans-papiers dormir sur le trottoir devant l’Office des étrangers pour introduire une demande d’asile. Il y a un consensus politique entre tous les gouvernements du pays pour les laisser à la rue. Et les sans-abris, les gens abîmés par le chômage, la maladie et la misère, livrés à eux-mêmes ? Tous les travailleurs des CPAS savent qu’il n’y a rien pour eux, rien que l’adresse d’un asile de nuit débordé.

Mais nous n’en sommes qu’au début de la démagogie ! Le ministre fédéral de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD) déclare « refuser que les mères au foyer élèvent leurs enfants en vivant au crochet de la société ». Pourtant, 92% des femmes au foyer ne touchent aucune indemnité. Mais cela ne fait rien pour Conner Rousseau, président du Vooruit (ex-parti socialiste flamand) : « elle conduit sur nos routes, ses enfants vont dans nos écoles, et s’ils sont malades, elle peut compter sur notre système de soins de santé ». Ces politiciens n’ont aucun scrupule. Même en Flandre, il manque de crèches, et aussi de professeurs ! Et ce seraient les mères au foyer, qui doivent assumer la garde et l’éducation des enfants que l’État se refuse d’assurer, qui seraient responsables !

Responsables de quoi exactement ? Des bas salaires des puéricultrices ? Des conditions de travail exécrables qui font fuir la carrière d’enseignant ? Est-ce que ce sont  les mères de la classe ouvrière qui dirigent le gouvernement ? Non, si c’était le cas, ce ne serait pas la même société et il ne manquerait ni de crèches, ni d’écoles !

Cette démagogie, qui spécule sur les préjugés contre les plus faibles, est aussi une préparation pour la politique du prochain gouvernement qui devra prendre aux travailleurs et aux pauvres de quoi gaver toujours plus les riches ! C’est le premier pas d’une nouvelle « réforme » de l’assurance chômage pour baisser les indemnités de chômage et contraindre à accepter des salaires trop bas pour vivre décemment.

C’est pour mener une politique au service d’une petite minorité de capitalistes que les politiciens divisent les travailleurs en catégories pour mieux les opposer et les affaiblir. Mais il ne faut pas être dupe ! Un travailleur conscient se refuse à tomber dans le piège des démagogues qui veulent l’opposer au chômeur qu’il devient à la fin de son contrat, à la personne handicapée qu’il pourrait devenir lorsqu’il aura usé sa santé, au pensionné qu’il sera un jour. Tous, jeunes et vieux, hommes et femmes, salariés et chômeurs, belges et étrangers, nous formons la même famille sociale, la même grande masse sociale dont le travail, l’intelligence, le dévouement est à la base du fonctionnement de la société.

Si malgré les richesses considérables que les travailleurs créent, leurs salaires et leurs pensions sont rongés par l’inflation, si on s’éreinte au travail avant de se désespérer au chômage, si nos parents meurent seuls dans des chambres d’hôpital, si nos enfants n’ont pas de professeurs, ce n’est pas la faute à la fatalité, c’est le résultat de la lutte que les capitalistes et leurs domestiques politiques mènent contre la classe ouvrière !

Voilà la vérité qu’il faut crier, de plus en plus nombreux, jusqu’à ce que l’armée des travailleurs retrouve le courage de défendre ses intérêts, les intérêts de tous ceux qui sont victimes des aberrations et de l’injustice du capitalisme, du chômage, des bas salaires, de la misère et des guerres.

Bien sûr, il ne suffira pas de se regrouper, de manifester, de faire grève seulement une journée, même si ce sont des luttes défensives indispensables. Les grandes puissances capitalistes entraînent le monde vers des catastrophes. Les patrons le savent, et c’est pour cela qu’ils redoublent de coups contre les travailleurs, afin de se constituer des réserves de capitaux et écraser les travailleurs avant d’être écrasés par eux.

La seule partie de la société qui a vraiment intérêt à utiliser les progrès de la science, de la technique, la prodigieuse force de création du travail humain pour réparer, construire, soigner, aider les peuples à s’opposer à la misère, au chômage et aux guerres, c’est la classe ouvrière. C’est elle qui doit s’emparer, coûte que coûte, du pouvoir de diriger et de décider.