25 des 26 Services d’aide à la Jeunesse (SAJ) et Service de Protection de la Jeunesse (SPJ) de la Fédération Wallonie Bruxelles sont en grève depuis le 22 juin. Ils dénoncent le manque de personnel, de moyens, et surtout de places d’accueil pour les enfants victimes de maltraitance dans leurs familles.
42 000 enfants sont pris en charge chaque année par ces services. Le nombre de dossiers par agent, limité à 47 en théorie, atteint fréquemment le double, voire le triple ! Dans ces conditions, impossible de s’occuper sérieusement d’aider les enfants et leurs familles.
Il faut des mois voire des années pour trouver une place d’accueil. Les agents doivent souvent renvoyer des enfants dans une familles incapables de s’en occuper ou qui y subissent des violences. En cas d’extrême urgence, ces enfants sont envoyés dans des hôpitaux. Ils arrivent dans des services de pédiatrie où ils sont confrontés à la souffrance d’autres enfants, atteints de maladies graves, comme des cancers. Ce n’est clairement pas la place d’un enfant pas malade !
La grève est un moyen de cesser de subir avec impuissance toute cette violence résultant de l’indifférence du gouvernement. Face caméras, la ministre de l’aide à la jeunesse, Valérie Glatiny, prétend accorder des moyens supplémentaires, et annonce que “152 places sont débloquées depuis le premier juin”. Un chiffre dérisoire face à l’ampleur des besoins.
Mais en coulisse, la direction de l’administration, à la botte de la ministre, tente de mettre la pression sur le personnel, comme lorsqu’elle commande un audit sur le SAJ de Mons suite au décès d’un enfant renvoyé dans sa famille, faute de place. Les travailleurs de ce SAJ, qui tiraient la sonnette d’alarme des mois avant le drame, sont révoltés. Malgré l’émotion causée par le décès de l’enfant, ils ont décidé de rejoindre leurs collègues en grève, le jeudi 29 juin. La grève est donc devenue totale, tous les SAJ et SPJ y participant, sans exception.