Les premiers voyous

Tractebel, filiale du groupe Engie et ancienne multinationale belge, a écopé en 2021 d’une sanction de la part de la Banque interaméricaine de développement suite à la découverte de « pratiques frauduleuses et de corruption ». 

Pour obtenir un contrat de 1,35 million pour la supervision d’une ligne de haute tension de 55 km en Haïti, Tractebel a, entre autres, promis, par l’intermédiaire de son sous-traitant, des emplois bien rémunérés aux fonctionnaires du service d’électricité d’Haïti, dont son ex-directeur général. A peine le contrat obtenu, ces fonctionnaires auraient été engagés par le sous-traitant de Tractebel, bConstruct, pour des emplois à hauteur de 15.000 et 16.000 dollars par mois.

Ce genre de pratiques frauduleuses est commun dans le fonctionnement capitaliste et ne concerne pas que Tractebel. En Europe aussi, régulièrement, des scandales éclatent car on découvre des ententes similaires entre entreprises et hauts fonctionnaires politiques. Et encore, ce n’est que la partie visible.

Mais quand on connaît la situation de pauvreté extrême et de violence à Haïti, où le salaire mensuel moyen, quand il est payé, ne dépasse pas 130 dollars, on ne peut être que doublement écœuré par ces pratiques de voyou !

L’Europe et les USA viennent régulièrement faire la morale aux pays pauvres, leur reprochant entre autres la corruption au sein de l’appareil d’Etat. Mais derrière les politiciens corrompus, il y a les corrupteurs qui sont souvent les grandes multinationales européennes et américaines elles-mêmes et qui n’ont aucun scrupule à se faire du fric sur le dos des travailleurs haïtiens ! Ce sont eux les vrais criminels !