Les malades qui nous gouvernent

Alors que des universitaires complaisants pondent des études sur « la surabondance de l’offre » en matières de centres de radio-thérapie contre le cancer, allant jusqu’à désigner là où il faudrait en supprimer, la situation sur le terrain est bien loin des chiffres abstraits des chercheurs en chambre. En Hainaut par exemple, cité comme exemple de « surabondance », les centres sont débordés. On vient de Tournai pour se faire traiter à Baudour (une heure de route). Hélas, durant le mois de mai, le centre Epicura de Baudour est passé à de nombreuses reprises de 2 machines… à zéro : celle réservée aux hommes était arrivée en fin de vie, et les travaux pour la remplacer ne seront terminés qu’en décembre. Les patients des deux sexes se succèdent donc sur la même machine, dans une intimité toute relative, de 8 heures du matin… à 8 heures du soir. C’est exactement le traitement qu’il fallait à la deuxième machine pour connaître des pannes à répétition. Envoyer les patients à La Louvière ou Charleroi ? Cela impliquerait de recommencer tous les protocoles de préparation pour chaque patient, mais, de toute façon « les listes d’attente sont déjà pleines ».

On ne peut souhaiter à personne, excepté, peut-être à Maggie de Block ou Charles Michel, de devoir se faire soigner là où il y a « officiellement » pénurie.