Les grévistes ont montré le début du chemin !

La grève à l’aéroport de Charleroi a montré qu’il était possible de faire reculer les directions ! Pour y arriver, les 400 travailleurs du sous-traitant Security Master ont fait grève trois jours d’affilée, l’aéroport ne pouvait plus fonctionner. Mise sous pression, la direction de l’aéroport n’a pu que renoncer à son projet d’augmenter la concurrence entre les sous-traitants de la sécurité.

Ces grévistes montrent le chemin. La société capitaliste va droit dans le mur et de plus en plus de travailleurs voient que la lutte collective est le seul moyen de se défendre. Dans les ateliers il arrive qu’on entende « si on ne fait rien maintenant, quand est ce qu’on va le faire ? ». Alors cela donne du courage de voir des luttes réussir !

Aujourd’hui tout le monde craint les prix qui ne font qu’augmenter. Les factures d’énergies sont en train d’arriver. Beaucoup redoutent l’hiver. Ceux qui ont encore des contrats fixes d’électricité (ou de gaz) ne sont qu’en sursis.

Aux factures s’ajoutent les inquiétudes causées par l’intensification de l’exploitation. Dans bien des secteurs il n’y a pas assez d’embauches et il faut y faire le travail de trois ou de quatre. Dans bien des entreprises, les jours de chômage se multiplient, sous prétexte de manque de pièces ou de hausse des prix de l’énergie. Mais les autres jours la direction impose de rattraper la production !

Ce sont des moyens trouvés par les patrons pour payer moins de salaire et faire du profit en faisant payer la crise aux travailleurs !

Mais cela va finir par exploser. Et c’est tout le système qu’il faudra changer. Les luttes qui arrivent vont être difficiles, mais pour les travailleurs, pour refuser de tomber dans la misère, il n’y a pas d’autre perspective réaliste.

En France, des ouvriers des raffineries des multinationales Total et Exxon sortent de plusieurs semaines de grèves. Il a fallu 23 jours de grève pour que la direction de Total accepte de négocier ! Tout le patronat français était derrière pour qu’elle ne cède pas aux revendications des grévistes. Les médias ont cherché à monter les automobilistes contre les grévistes. Le gouvernement a envoyé la police réquisitionner des travailleurs pour que les livraisons reprennent. Après des semaines de luttes, Total a accordé 5% d’augmentation de salaire de plus pour 2023. Ce n’est sans doute même pas la moitié de ce que réclamaient les grévistes, mais c’est une victoire !

La grève n’a pas fait tache d’huile cette fois-ci, mais elle a ouvert des brèches !

Les salaires ont été mis au centre des débats. Il n’était plus question de primes, d’aides de l’Etat, de limitation des prix qui ne résolvent rien à long terme. Ce qui était à l’ordre du jour c’était de prendre directement sur les milliards d’une multinationale pour augmenter les salaires !

La grève a montré qu’il est possible de se défendre face aux multinationales et aux grands groupes qui dominent le monde, même si c’est difficile. Ce sont les travailleurs qui font tout tourner dans cette société ! Les grévistes des raffineries en étaient conscients : sans leur travail, plus de carburant et l’économie tombe en panne ! Et puisqu’ils étaient suffisamment déterminés, ils ont pu construire un rapport de force vis-à-vis d’une des plus grandes entreprises du monde !

La majorité de la population soutenait la grève. Sur une aire d’autoroute française, après une heure de file pour acheter de l’essence, on pouvait entendre « Total, quelle bande de bandits ! Ils s’en mettent plein les poches avec la hausse des prix ».

Ce soutien vient du fait que les capitalistes sont en train de s’attaquer à tout le monde en même temps. Cela crée une situation où un mouvement de l’ensemble du monde du travail est envisageable. Avec un tel mouvement, il devient possible de se protéger de la hausse des prix en imposant une véritable indexation des salaires et des pensions, sous le contrôle des travailleurs. Tout comme il devient possible de supprimer le chômage en imposant que le travail soit réparti entre tous !

Mais se défendre face à la crise économique ne peut être que le début. D’autres luttes attendent les travailleurs. L’escalade militaire se poursuit. Les budgets d’armement augmentent partout. La crise du système capitaliste enfonce l’humanité dans la guerre généralisée que les capitalistes comptent faire avec notre peau.

Dans ces conditions les travailleurs conscients ne peuvent avoir qu’une seule perspective pour leurs luttes : le renversement du capitalisme, l’expropriation des grands groupes et la prise du pouvoir par la classe ouvrière.