La semaine passée, le prix du mégawatt-heure pour des contrats de livraison en décembre a atteint 1 000 euros, contre… 85 euros il y a un an. La presse et les partis politiques annoncent déjà des factures moyennes pour les ménages en Europe de 7 000 à 10 000 euros par an.
En Belgique, le premier ministre De Croo prévient « que les 5 à 10 prochaines années seront très difficiles », en France, le président Macron fait des discours sur « la fin de l’abondance », etc.
Bref, les gouvernements préparent la population à se serrer la ceinture en diminuant la consommation d’énergie et en se chauffant moins l’hiver.
D’une seule voix, ils accusent la Russie de diminuer ses livraisons de gaz à l’Europe. Mais n’ont-ils pas eux-mêmes décidé des sanctions économiques contre les oligarques de Russie, qui frappent avant tout les travailleurs et Russes pauvres ? Ne continuent-ils pas de fournir des armes à l’Ukraine en prévenant « que la guerre sera longue » ?
Sans surprise, la pénurie de gaz et d’électricité n’empêchent pas les grands groupes d’énergie de faire des profits records depuis le début de la guerre : TotalEnergies, plus 160%; Shell, 210% ; BP, 300%; Exxon, 380% ; Engie, 220%…
Le PS et écolo réclament une taxe sur ces « surprofits ». Mais, même si elle était appliquée, malgré l’opposition des partis libéraux, ces taxes n’empêchent pas les factures à 10 000 euros.
La vérité est que tous les gouvernements sont à genoux devant ces capitalistes qui spéculent. La « pénurie » de l’énergie actuelle est artificielle car il y a assez de gaz et de pétrole pour satisfaire la consommation.
C’est le chaos économique engendré par la guerre, aggravé par la spéculation, et fondamentalement, provoqué par la concurrence croissante entre les pays capitalistes, qui est la cause de la flambée des prix.
L’expropriation des capitalistes de l’énergie serait un premier pas dans le sens de la protection de la population, mais aucun parti politique ne s’y résoudra. Par contre les travailleurs ont la puissance d’imposer une telle mesure.