L’écran de fumée de la taxe sur les plus-values financières

Le programme du prochain gouvernement fédéral est tellement pro patronal que certains partis de l’Arizona ont voulu y ajouter une taxe sur les plus-values financières pour faire écran de fumée.
Concrètement, ils proposaient de taxer de quelques pourcents les gains réalisés par des particuliers lors de la revente d’actions, de titres, etc. Politiquement, le but de la manœuvre était d’introduire au moins une mesure à l’apparence «de gauche» au programme du futur gouvernement.
Mais la réalité d’une telle taxe est bien loin de l’image que son nom fait miroiter ! Sans même prendre en compte les exceptions prévues par la proposition, ce n’était pas la grande bourgeoisie qui aurait été touchée par une telle taxe, mais seulement la petite bourgeoisie de la prétendue «classe moyenne supérieure».

La taxe n’aurait porté que sur la revente des actions par des particuliers. Et une telle taxe, les millionnaires et milliardaires sont tout à fait capables de l’éviter !
Les grands bourgeois soit restent propriétaires de leurs actions pendant de longues périodes pour conserver le pouvoir sur leurs entreprises, soit spéculent à travers mille et un paravents (des sociétés-écrans, des fonds, des gestionnaires d’actifs…) pour éviter les impôts et garder l’anonymat !
Ainsi, les seuls qui auraient été touchés sont des petits patrons et des employés qui gagnent un salaire suffisamment élevé pour «boursicoter».
D’ailleurs ce n’est pas par hasard que le Fonds Monétaire International lui-même recommande à la Belgique d’introduire une telle taxe depuis des années. Ni que Timmermans, le président du principal syndicat patronal (la FEB), si prompt à défendre les intérêts de la grande bourgeoisie, déclare qu’une telle taxe était «tout à fait possible»! Faire payer les petits bourgeois ne les dérange pas plus que d’exploiter les ouvriers!

Si l’Arizona a trébuché sur cette proposition de taxe sur les plus-values financières, c’est que le MR s’y oppose par crainte que son électorat ne la lui pardonne pas.
Mais que les cadres supérieurs et les petits patrons ne se laissent pas aveugler. Quelle que soient sa composition et son programme, eux aussi feront les frais de la politique du futur gouvernement qui ne fera que renforcer la crise, en défendant les profits de la grande bourgeoisie.