Il y a donc encore une figure du PS qui démissionne suite à des enrichissements personnels peu « éthiques ». Il est reproché à Yvan Mayeur, bourgmestre de Bruxelles, d’avoir perçu des jetons de présence pour son mandat d’administrateur de l’asbl bruxelloise Samusocial en charge de centres d’hébergement pour les sans-abri. A hauteur de 140 euros par réunion, Mayeur et la présidente du CPAS de Bruxelles, Pascale Peraïta, ont perçu 18 900 euros chacun en 2016, ce qui suppose 10 réunions par mois, 12 mois par an. Un nombre élevé de réunions dont il est plus que douteux qu’elles aient vraiment eu lieu.
C’est choquant et en premier lieu pour les travailleurs du Samusocial et d’autres associations qui se démènent bon an mal an pour fournir au moins le strict nécessaire aux plus démunis. Contrats précaires et mal payés, c’est leur lot. Et ils se heurtent à l’éternelle réponse qu’on connaît dans tous les secteurs d’une certaine utilité pour la population: il n’y a pas d’argent. Et bien souvent, ce sont les bénévoles qui se mobilisent en dehors de leurs heures de travail pour fournir un repas chaud dans les gares ou pour conduire les gens dans les centres de nuit ouverts seulement en hiver.
Mais les députés qui s’excitent sur la culture du fric des parvenus du PS ne font que noyer le poisson. Et rien d’étonnant à cela : tous les représentants des partis aux gouvernements sont complices du vrai scandale qui est l’enrichissement sans limite d’une minorité d’actionnaires et de capitalistes alors qu’à l’autre bout le nombre de sans-abris et la pauvreté explosent.
Oui, dans la capitale de l’Europe où se réunissent les lobbys des grandes entreprises mondiales, où on décide des politiques de cadeaux aux entreprises et aux banques qui coûtent des milliards, qui regorge de boutiques de grand luxe, on peut mourir de froid et de faim dans la rue. En 2016, 72 personnes sont mortes dans la rue, en nette augmentation depuis 2005 où en comptait 23.
Plus d’un tiers de la population de la capitale vit en-dessous du seuil de pauvreté, 20% dépendent d’aides sociales ou d’allocations de chômage. Et combien de jeunes et de femmes qui ont été exclus du chômage suite aux mesures décidées par le gouvernement Di Rupo avec la participation de 8 grands partis, seront contraints, dans les mois et années à venir, à se retrouver à la rue ? Ils y rejoindront des familles de réfugiés abandonnées qui survivent dans des conditions inhumaines dans des abris de fortune le long des chemins de fer.
Voilà ce qui est insupportable, immoral, abject : les richesses et les moyens pour permettre à toute l’humanité de vivre correctement existent. Mais les richesses produites par les travailleurs du monde entier sont détournées par une poignée de riches. Elles sont gaspillées dans la spéculation, les produits de luxe et les armes qui rapportent toujours.
Quant aux partis dits socialistes, en abandonnant depuis longtemps la perspective du changement révolutionnaire de cette société par les travailleurs eux-mêmes, ils se sont mis au service du capitalisme. Ils sont devenus les bons gérants des affaires de la bourgeoisie, adoptant au passage son style de vie et son avidité à s’enrichir.
Ici en Belgique, en plus de 30 ans de participation aux divers gouvernements du pays, le dévouement à la cause capitaliste du parti socialiste a été sans faille. Il a contribué à tous les cadeaux distribués au patronat, des baisses des cotisations sociales qui vident les caisses de la Sécurité sociale, aux baisses des impôts des sociétés, jusqu’à l’introduction des intérêts notionnels qui permettent aux multinationales d’échapper presque entièrement à l’impôt. Et les dirigeants socialistes ont co-organisé toutes les politiques d’austérité destinées à financer ces cadeaux aux plus riches.
Les pourboires qu’ils se permettent d’empocher pour leurs bons et loyaux services sont choquants, mais ils ne sont pas grand-chose à côté des milliards qui s’accumulent dans les coffres de la grande bourgeoisie grâce à toutes ces mesures.
Alors, le problème des travailleurs n’est pas de réclamer des ministres et dirigeants dans cette société qu’ils gardent les mains propres pendant qu’ils aident la classe capitaliste à vider nos poches. Ce n’est pas possible car le capitalisme vit sur la corruption. Ce qui est nécessaire, c’est de lutter pour que les travailleurs contrôlent où vont les richesses qu’ils produisent. C’est de se donner comme objectif de renverser ce système inhumain qui a perdu toute légitimité depuis longtemps en étant la cause des guerres, de la misère et de la corruption !