Le PS et l’Arizona

Avec l’annonce du nouveau gouvernement et de son programme, les politiciens de gauche wallons sont montés au créneau pour jouer leur rôle d’oppositionnels en émoi. Mais qu’ont-ils réellement à proposer ?

En 2024, le PS au gouvernement soutenait la Loi Frontex qui renforçait la traque et le contrôle des travailleurs sans-papiers. Par la voix de sa ministre à la Défense, ce parti participait aussi à la propagande militaire et au réarmement justifiant déjà les coupes dans les budgets utiles à la population…

On pourrait citer de nombreux exemples, car le Parti socialiste ne cesse de se décrédibiliser depuis des dizaines d’années en participant aux mesures anti-ouvrières : privatisations de Belgacom, attaques sur les chômeurs par Di Rupo, économies dans l’enseignement sous Onkelinx, cadeaux aux capitalistes sous tous les gouvernements socialistes, etc.

Mais voilà que le président de ce parti, Paul Magnette, s’insurge des mesures d’austérité mises en place par l’Arizona… Il reproche au gouvernement de ne pas être « courageux » car il ne s’attaque pas aux banques et aux multinationales. Comme si le PS aurait été capable de le faire !

En prétendant que l’enjeu serait dans la lutte entre la droite et la gauche, les politiciens ne font que cacher volontairement le fond du problème : la classe capitaliste attaque de front tous les travailleurs et ceux-ci n’ont qu’un seul moyen de riposter : la lutte de classe.

Le PTB n’est pas en reste pour focaliser l’attention et la colère sur les politiciens. C’est presque uniquement le MR, les Engagés et la N-VA qu’il dénonce publiquement.

Mais ces partis de gauche, qu’ont-t-ils à proposer à part de nouvelles élections ? Que font-ils d’autre que prétendre pouvoir diriger mieux le capitalisme que ne le fera l’Arizona ?

Ce n’est pas avec un gouvernement de gauche que les travailleurs se défendront ! Un gouvernement de gauche ne veut, ni ne pourrait, arracher les profits de la poche des milliardaires, banquiers et actionnaires pour les utiliser dans l’intérêt collectif. N’en déplaise à leurs déclarations démagogiques.

Seule une lutte large et collective des travailleurs, rassemblant de nombreux secteurs et dépassant les limites imposées par les directions syndicales pourra construire un rapport de force capable de faire reculer le gouvernement Arizona en imposant aux capitalistes de mettre la main à la poche.