Le procès des 17 syndicalistes de Liège

Plusieurs centaines de délégués syndicaux sont allés soutenir 17 de leurs camarades devant la Cour d’appel de Liège, où ils contestent leur condamnation à des peines de prison avec sursis pour des actions de blocage d’autoroute en 2014.

L’argument utilisé par le tribunal pour condamner ces syndicalistes était « une entrave méchante à la circulation » ayant notamment bloqué un médecin d’hôpital.

Qui a déjà vu traîner devant un tribunal un ministre pour avoir contribué aux manques de moyens et de personnels dans les hôpitaux et les maisons de retraites et donc aux milliers de décès de personnes qui auraient pu être sauvées ?

L’argument de la Cour, c’est évident, est un argument de circonstance pour condamner des syndicalistes et faciliter de futures attaques contre des travailleurs grévistes. Tous les travailleurs sont visés et cela justifie la solidarité avec les syndicalistes condamnés.

Mais les dirigeants de la FGTB portent eux aussi leur part de responsabilité, y compris dans la condamnation de leurs propres militants. Les actions de 2014 n’ont mobilisé que des délégués et des permanents syndicaux, car les directions syndicales ne voulaient pas s’appuyer sur une mobilisation de l’ensemble des travailleurs de crainte qu’elle leur échappe et s’amplifie.

En organisant des blocages, les dirigeants de la FGTB pensaient pouvoir compenser l’absence de participation des travailleurs… qu’ils n’avaient pas appelés. Cette politique se retourne aujourd’hui contre les militants et au-delà, contre les travailleurs.

Dans les luttes que les travailleurs devront mener demain pour défendre leurs intérêts, les gouvernements, avec leurs tribunaux et leur police, seront aux côtés des patrons et ne feront pas de cadeaux. Les travailleurs ne pourront compter que sur leurs propres forces et leur capacité à s’unir par la conscience de leurs intérêts communs.