Vendredi 30 octobre, une semaine après le personnel soignant de l’hôpital Érasme à Bruxelles, c’est au tour des travailleurs du groupe hospitalier CHC à Liège de manifester leur colère devant le site du Mont Légia. Sur les surblouses de protection, ils avaient peint « Soigne et tais-toi », la réponse habituelle des directions face à la pénurie de moyens et de personnel. « Héros un jour, larbin toujours », « Equipe bonne à tout faire », « Infirmières maltraitées, patients en danger », étaient les slogans affichés sur les pancartes.
Les soignants témoignent en termes directs de leur peur de ne pas prendre la bonne décision quand l’épuisement est là. Ils réclament des renforts, mais expriment également leur exaspération face aux mensonges officiels, aux discours qui ne sont pas suivis d’effets. Le gouvernement a, par exemple, accordé un budget de 1,2 milliards pour le financement des soins de santé, mais selon les permanents syndicaux, les fédérations patronales bloquent l’utilisation de cet argent pour en faire une monnaie d’échange contre l’exigence de plus de flexibilité du personnel hospitalier.
Même en pleine catastrophe sanitaire, les hôpitaux, qu’ils soient publics ou privés, doivent être rentables financièrement ! C’est absurde et irresponsable au regard de la société mais c’est une des lois du capitalisme.