Le capitalisme s’enfonce dans la crise : il faut se préparer à se défendre !

Pour de nombreux ménages, les loyers vont augmenter ce mois-ci de 8,3%. Les prix du carburant atteignent un nouveau record et dépassent désormais largement les 2 €. Remplir sa cuve de mazout devient une dépense impossible, la facture mensuelle pour le gaz et l’électricité a souvent doublé.

Les centaines de milliers de ménages pauvres s’enfoncent dans la misère, mais ceux qui ont un salaire régulier, sentent le nœud coulant de l’inflation se serrer un peu plus tous les jours.

Cette augmentation des prix n’a rien de naturelle. Elle est la conséquence de décisions prises dans les conseils d’administration des grandes entreprises – pétrole, agro-alimentaire, automobile, transport maritime – pour augmenter les profits et dividendes des actionnaires au détriment de la population. La classe capitaliste prélève ainsi une plus grande part des richesses créées par les travailleurs, au détriment des salaires, pensions et allocations.

Les gouvernements ont accordé des chèques énergie, largement insuffisants pour couvrir les frais. Et ces mesurettes que nous payons nous-mêmes par nos impôts, n’empêchent rien : les Total, Engie ou Nestlé continuent de s’enrichir en pillant les caisses de l’Etat et des CPAS en plus des budgets des ménages !

Quant à l’index, il ne reflète pas du tout la vraie augmentation des prix. Depuis les années 90, les prix des carburants en sont exclus ! Quant aux loyers, ils pèsent 7,3 % du « panier de la ménagère », alors qu’ils représentent bien souvent la moitié du budget d’une famille, voire plus ! Et quand l’indexation déjà insuffisante est finalement appliquée, elle arrive bien après les augmentations de prix et ne rattrape pas ce qui a été perdu.

Or, même ces petites mesures bien insuffisantes pour protéger le niveau de vie des travailleurs, au moins dans les pays riches, sont menacées. Ainsi, la FEB, le syndicat des patrons réclame ouvertement la suppression de l’indexation des salaires. 

Le patronat évoque « la compétitivité des entreprises belges face à leurs concurrents ». Ce qu’ils appellent la compétitivité, c’est la guerre pour le profit entre les capitalistes. Une guerre qu’ils mènent avec les muscles et les nerfs des travailleurs qu’ils exploitent. Avant de la mener avec leur peau comme en Ukraine ! Car la guerre pour le profit entre les différentes bourgeoisies et leurs Etats prend aujourd’hui de plus en plus le chemin de la guerre tout court !

L’Etat, qui a déjà dépensé plus de 80 milliards d’euros, pendant la pandémie, pour soutenir les entreprises, augmente fortement le budget militaire. Les soins de santé, l’enseignement, les soins aux personnes âgées, les pensions… passent après ! Dans la guerre qui oppose les Etats-Unis à la Russie, la Belgique et les États européens se rangent derrière la puissance capitaliste la plus forte, espérant aussi avoir une part du butin.

Tant que les décisions seront dans les mains des capitalistes et de leurs serviteurs dans les gouvernements, ils nous entraîneront de catastrophe en catastrophe.

Nous sommes nombreux à sentir qu’il faudrait s’y mettre tous ensemble ! Et au moins autant à sentir que c’est plus facile à dire qu’à faire. Après tant d’années de recul, retrouver le chemin de la lutte, de l’organisation et de la conscience de classe, passera par bien des étapes. Et pour chaque pas, les travailleurs ne pourront compter que sur leurs propres forces !

Les syndicats appellent à une manifestation nationale le 20 juin. Il faut y aller le plus nombreux possible. Une faible mobilisation sera prise par le patronat comme une invitation à redoubler ses attaques. Mais ce ne sera pas suffisant, il faut y aller sans illusion. 

L’abolition de la loi de 1996 mise en avant par les directions syndicales les empêcherait de négocier de meilleurs salaires ? C’est un leurre ! Les patrons ne veulent pas céder, ou le minimum, loi ou pas. 

Un mieux pour les travailleurs, ne peut venir que d’un meilleur rapport de force ! Face au patronat qui démolit notre niveau de vie pour ses profits, il faut au moins réclamer une vraie augmentation des salaires, en prenant sur les profits, ainsi que le contrôle des travailleurs sur l’indexation des salaires, afin qu’elle reflète la réalité !

Pour les travailleurs conscients, la manifestation du 20 juin sera une occasion de se retrouver avec des camarades de travail et des travailleurs d’autres secteurs et d’autres régions, une occasion de discuter, de nouer des liens et de faire quelques pas dans la préparation des luttes qui nous attendent !