Le capitalisme nuit à la santé

Hôpitaux : moins de lits…

L’année 2023 n’aura pas fait exception quant au délabrement des hôpitaux.

Le nombre total de lits diminue constamment depuis 30 ans. De plus en plus, ces lits sont utilisés pour les maladies chroniques, psychiatriques ou pour les personnes âgées. L’aggravation des conditions de travail et de vie sous le capitalisme conduisent de plus en plus de travailleurs vers des maladies ou des blessures nécessitant des soins de longue durée.

Ce sont surtout les lits dit « aigus », qui servent pour les hospitalisations de courte durée, qui sont de moins en moins nombreux. Plus de 10 000 lits ont été supprimés.

Les différentes réformes hospitalières ont mis la pression pour réduire la durée de séjour des patients par un chantage aux financements. Les hôpitaux considérés comme de « mauvais élèves », avec des malades restant trop longtemps en soins par rapport à la moyenne se voient retirer des financements. Les soignants se retrouvent dans des situations où ils doivent mettre des malades dehors sous peine de voir encore plus de lits fermés par réduction de budgets.

… moins de personnels…

Il n’y a pas que les lits qui manquent. Il y aurait aussi 20 000 postes d’infirmiers manquants.

Les hôpitaux sont contraints de respecter des normes entre le nombre de personnels et le nombre de lits : le manque de travailleurs crée ainsi des fermetures de lits supplémentaires.

Cette situation impacte directement les soins fournis. Le nombre de patients pris en charge par un soignant sur une journée n’a fait qu’augmenter pour atteindre 10,5 patients par jour.

Les travailleurs se démènent pour fournir les soins nécessaires à tout le monde mais cette surcharge de travail les empêche de respecter tous les protocoles de santé et de prendre le temps de parler longtemps aux malades.

La prise des antibiotiques, le changement des pansements à temps, les mesures d’hygiène sont des gestes que les soignants ne peuvent plus faire correctement. Cette surcharge de travail, conséquence du manque d’investissement, augmente la mortalité des hôpitaux.

Les soignants soumis à cette pression constante et à la difficulté de voir comment sont traités les malades peuvent craquer à tout moment. Le nombre de burn-out et de soignants qui décident de quitter le secteur augmentent continuellement.

Les malades se retrouvent, eux, à devoir attendre pendant des mois avant de pouvoir espérer se faire soigner.

… et des alternatives submergées

Lorsque les hôpitaux sont constamment en crise, la population doit trouver des alternatives.

Des malades ou des personnes âgées sont forcés de parcourir de longues distances, traversant plusieurs communes, pour trouver des médecins qui acceptent de les accueillir.

Dans les villes ce n’est pas mieux, des médecins dénoncent le fait de devoir travailler pendant 14h par jour pour essayer de voir tous les patients. Cette situation s’aggrave d’année en année et ce sont 20 000 médecins qui partiront à la retraite dans les dix prochaines années.

Que ce soit dans les hôpitaux, dans les villes ou les villages, les travailleurs et travailleuses des soins de santé crient partout à la nécessité d’investir pour recruter des médecins, des infirmiers et dans du matériel. Mais au contraire le budget de 2024 prévoit à nouveau des économies d’un montant estimé à 725 millions d’euros !

Le capitalisme, cette société où la soif de profit du grand patronat décide de tout, détruit chaque jour de plus en plus tous les services utiles pour répondre aux besoins essentiels de la population.