L’avenir appartient à celles et ceux qui luttent

Vendredi 16 juin, plusieurs dizaines de travailleuses domestiques sans-papiers ont pris la parole devant le Palais de Justice pour dénoncer leurs conditions de travail et de vie car, bien sûr, les deux sont liés. 

Quand on a mal aux mains, aux poignets, au dos, quand on n’arrive pas à soigner ses ongles car les produits d’entretien ne sont pas aux normes et vous brûlent la peau, quand on manque de sommeil à force de trop travailler… Quand on n’a pas le temps de s’occuper de ses enfants parce que les journées sont beaucoup trop longues ou que l’on est bloquée comme bonne à domicile six jours et demi par semaine… Quand on n’a pas même un seul jour de congé tant les salaires sont bas… Quand on subit la violence et y compris la violence sexuelle de ses employeurs…

C’est toute la vie qui est un esclavage déshumanisant, pour 75 000 travailleuses et travailleurs domestiques sans-papiers, qui triment pour des aumônes allant de 3 à 10 euros de l’heure, alors que leurs tâches sont à la base de la vie sociale : nettoyer, cuisiner, prendre soin des personnes âgées, des tout-petits, des malades.

Quel courage ont ces femmes, de se lever et dire leur vérité, alors qu’elles ne parlent souvent pas notre langue, sont forcées au quotidien de se soumettre au bon vouloir de leur patron ou patronne et vivent avec la peur permanente d’une expulsion. Elles l’ont fait avec beaucoup de fierté.

Une fois de plus, on constate que ce n’est pas le courage, la force, l’intelligence qui manque du côté des exploités, même parmi les plus précaires dans le monde du travail. Ce qui manque, c’est une organisation porteuse de réelles perspectives collectives.

La CSC, a organisé cette action pour illustrer la lâcheté politique des ministres de l’emploi. Cette soumission des ministres et des politiciens aux lois du capitalisme et de la bourgeoisie avait déjà été largement démontrée avec la restructuration de Delhaize. Mais ce qui n’a pas été tenté par la CSC ni aucun syndicat, c’est de regrouper le mécontentement, les protestations et les luttes de toutes les catégories de salariés : les travailleuses domestiques surexploitées, les employés de la distribution restructurée, les enseignant en sous effectif, les ouvriers soumis aux cadences infernales…

Là, par une prise de conscience et une lutte commune de tous les travailleuses et travailleurs, le rapport de force avec le patronat serait renversé: les exploités deviendraient les plus forts et alors l’exploitation pourrait être abolie.