L’arme des travailleurs, c’est la grève !

Au moment du déconfinement après la première vague, le 11 mai, plus de 1000 agents de la STIB avaient exercé leur « droit de retrait » et refusé de faire rouler leurs bus et trams. Le droit de retrait peut être invoqué par le travailleur qui n’est théoriquement pas tenu à s’exposer à un « danger grave » dans l’exercice de sa fonction.

Et en effet, à ce moment-là, la direction de la STIB avait supprimé les quelques mesures de protection contre le virus: plus de limitation du nombre de voyageurs, plus de désinfection systématique des véhicules, et surtout pas de véhicules en plus pour diminuer la charge ou de personnel supplémentaire pour permettre la mise en œuvre de ces mesures de bon sens. Mais la STIB a remis en place un service à plein régime pour acheminer les travailleurs dans les entreprises que le patronat voulait voir redémarrer le plus vite possible.

La direction de la STIB n’a pas tardé à montrer ce que valent les droits des travailleurs aux yeux du patronat : niant le danger, elle a simplement refusé de payer ces jours qu’elle considère comme une « absence non justifiée ». Pour elle, des mesures suffisantes ont été prises, notamment en imposant le port du masque aux voyageurs… même s’ils sont épaules contre épaules…

500 agents ont donc adressé une requête au tribunal du travail pour récupérer leur salaire perdu.

Cela montre une fois de plus que ce n’est pas avec des astuces juridiques pour éviter la grève que les travailleurs peuvent faire reculer les patrons et obtenir satisfaction, mais en préparant une lutte déterminée qui n’ait pas peur du mot « grève ». C’est là la seule possibilité pour changer le rapport de force et imposer des règles dans l’intérêt des travailleurs ainsi que le respect de celles-ci.