La visite officielle en Chine de Macron et de la présidente de la Commission européenne von der Leyen, n’avait pas pour but, comme le prétend la presse, de convaincre le dirigeant chinois Xi Jinping de condamner l’invasion russe. Les dirigeants européens poursuivaient d’autres objectifs. L’un, affiché, est d’isoler davantage Poutine, en développant les relations commerciales entre la Chine et l’économie européenne. L’autre, moins affiché, est de faciliter les échanges entre le marché européen et le marché chinois avant que les sanctions des États-Unis rendent tout échange trop compliqué.
C’est pour cela que Macron, représentant des intérêts des capitalistes français, s’est fait accompagner de quelques dizaines de grands et moyens patrons… à moins que ce soit l’inverse. En effet, le directeur général d’Airbus a pris les devants et précédé le chef d’État en rencontrant la veille de hauts responsables économiques chinois, qui ont ouvert de nouvelles perspectives de développement à son entreprise. 242 Airbus ont déjà été commandés en 2022. D’autres chefs d’entreprise sont allés défendre les intérêts de leurs actionnaires en renforçant leur présence en Chine, en misant sur un redémarrage du marché chinois après l’abandon par le gouvernement de Xi Jinping de la politique zéro Covid.
Tout est donc en ordre pour que les affaires des capitalistes continuent. Quant à la tension croissante entre les puissances occidentales et la Chine qui pourrait dégénérer en conflit armé large, elle a plutôt monté d’un cran. Toutes les négociations entre dirigeants d’Etats n’y pourront pas grand-chose dans un contexte de concurrence de plus en plus féroce entre les firmes américaines, européennes et chinoises.