La responsabilité a été sous-traitée

L’effondrement d’un pont de l’autoroute E42, à proximité de La Louvière, a causé la mort d’un ouvrier. La veille, un de ses collègues avait constaté que le pont en cours de démontage vibrait beaucoup et ne semblait pas assez stable pour supporter le poids des grues. Mais les ingénieurs en stabilité ont assuré qu’il n’y avait aucun risque.

L’auditeur du travail annonce que l’enquête sur les causes de l’accident sera compliquée, car Galère, l’entreprise qui avait obtenu le marché du démontage de ce pont vétuste, a sous-traité la démolition à Wanty, qui a sous traité l’évacuation des déchets, etc. L’auditeur mentionne cependant déjà « des mesures de sécurité non prises par les entreprises, des matériaux inadéquats, des grues installées sur des terrains instables ».

Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, les conseillers en prévention, comme les ingénieurs en stabilité, sont payés par les entreprises et donc soumis à la pression de la rentabilité. En cas d’accidents, les enquêtes prennent des années, et les condamnations tombent souvent sur d’autres travailleurs ou des sous-fifres de la direction. Les actionnaires ne sont jamais inquiétés.