La marche vers un économie de guerre

Le 6 février, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU a déclaré qu’en Ukraine « les perspectives de paix ne cessent de se réduire [tandis que] les risques d’une escalade et d’un carnage supplémentaires ne cessent d’augmenter ». Et d’ajouter : « Le monde se dirige les yeux grand ouverts [vers] une guerre plus large. »

On en a encore eu la confirmation fin février au sommet des ministres de la Défense des membres de l’OTAN. Il leur a été demandé « de passer en économie de guerre », de relancer et activer la production d’armements, et d’abord d’obus, de chars et de pièces d’artillerie.

Les USA augmentent fortement leur budget militaire, l’Allemagne débloque 100 milliards pour l’armée, la France annonce plus de 400 milliards de budget pour les prochaines années et en Belgique, 14 milliards de dépenses guerrières supplémentaires sont prévues d’ici 2030.

Pour faire accepter l’envolée des dépenses militaires, alors que partout les besoins des populations sont criants, les dirigeants des pays capitalistes cherchent à persuader de l’inéluctabilité de la guerre. Ils désignent comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine, et déploient une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers.

Les gouvernements mettent aussi l’accent sur la préparation de la jeunesse qu’ils comptent utiliser comme chair à canon. L’Etat belge s’en est chargé en ouvrant cette année, dans 13 écoles de la fédération Wallonie Bruxelles, une option « métiers de la Défense et de la sécurité » dans laquelle des jeunes sont préparés à devenir agent de sécurité, policier ou militaire, à partir de la quatrième secondaire technique !

Au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial qui ne fait que s’aggraver.