« Je suis arrivé ici avec un cousin, mais lui, il a travaillé chez Audi, moi chez un sous-traitant. Après 17 ans, il part avec 80.000 euros (brut) et moi avec même pas 3.000 euros, c’est discriminatoire. », explique un travailleur de la sous-traitance en colère.
Oui, et c’est bien pour ça que les grandes entreprises ont toutes adopté le système de la sous-traitance et de l’intérim. C’est pour baisser les salaires, baisser les coûts des restructurations, pour cultiver la division et la concurrence entre travailleurs, afin que les actionnaires partent toujours gagnants.
Ainsi, Audi, en prenant en main l’usine en 2007, a « externalisé » une partie du travail dans le groupe sous-traitant Autovision, filiale à 100% du groupe VW. Déjà Autovision payait des salaires 25% de moins qu’Audi.
Depuis, Audi a passé contrat avec d’autres firmes, et à chaque nouveau contrat, les salaires baissaient et l’exploitation des travailleurs augmentait.
Ce sont d’énormes profits supplémentaires qu’Audi a pu accumuler, sans parler des bénéfices que les actionnaires des firmes sous-traitantes ont pu empocher… Et cela en toute légalité !
Tout comme est légal, dans cette société, qu’un grand groupe qui fait des milliards de bénéfice envoie des milliers de travailleurs au chômage. Ou le fait que ce sont les actionnaires qui empochent les gains, et non les travailleurs qui ont produit les richesses.
Sous le capitalisme, toute la soi-disant justice repose sur l’injustice fondamentale que défendent les juges, la police, les députés et ministres qui font les lois : le fait qu’une minorité de propriétaires de capitaux s’enrichissent sur le travail de la grande majorité qui n’ont que leurs bras ou leur tête pour gagner un salaire.
Pour obtenir justice, pour obtenir leur droit à une vie humaine, les travailleurs n’ont pas d’autre option que de surmonter les divisions et de se défendre, d’imposer leurs revendications.
Jusqu’en fin de compte imposer leurs propres lois dans une société où il n’y aura plus de propriété de capitaux, et donc plus de possibilité d’exploiter le travail de quelqu’un d’autre.