La fin du moratoire sur les faillites d’entreprises divise les organisations patronales, entre les plus grosses et les petites. Les grosses entreprises, dont les banques, parlent par la voix de la FEB. Pour ce grand patronat, il faut mettre fin à cette mesure décidée il y a un an pour éviter les faillites et protéger les entreprises contre leurs créanciers. « Les faillites font partie de la vie économique », philosophent ceux dont les comptes bancaires sont bien garnis…
Par contre, les patrons de PME voient les choses sous un autre angle : « la fin du moratoire est une catastrophe », réagit le représentant de l’UCM, Frédéric Nyst. Et ses homologues flamands de l’UNIZO, et même du VOKA, sont bien d’accord avec lui. Car plus de 50 000 petites entreprises menacées de faillites, cela fait du monde… « La faillite d’une multi-nationale », protestent les représentants du petit patronat, « n’est pas comparable avec la faillite d’un indépendant ou d’une PME. On ne va pas vendre la maison du CEO et il y a toujours une autre compagnie intéressée pour racheter une partie de l’activité ».
En effet, les lois du capitalisme n’entraînent pas les mêmes con-séquences pour les petits patrons qui risquent de perdre leur mai-son et parfois leurs économies et les actionnaires des grands groupes qui risquent de ne perdre que de futurs bénéfices.
Mais pour les salariés licenciés, par de grandes ou de petites entreprises, cela ne change pas grand-chose ! C’est la misère qui guette !
Finalement, devant cette division patronale, le gouvernement a opté pour une demi-mesure. La fin du moratoire est maintenue, une victoire pour les banquiers. Mais le fisc, l’ONSS, et tous les créanciers publics, ne réclameront pas les impayés, une consolation pour les patrons petits et moyens.
La loi de la jungle capitaliste est donc amortie pour les petits patrons… au frais de l’État et de l’argent public… c’est-à-dire des impôts de la population et des dé-penses utiles comme les soins de santé.
Ce ne seront pas les riches qui payeront la note, elle sera présentée à ceux qui sont à la source de la création des richesses : les travailleurs.
Alors les travailleurs n’ont d’autre choix que de se préparer à renverser tout ce système où les requins sont rois !