La récente nomination de Michel Barnier comme premier ministre en France, un candidat de droite suffisamment réactionnaire pour être apprécié par le RN, a suscité des protestations des partis de gauche. Mais ceux qui pensent qu’un gouvernement de gauche aurait été une bonne nouvelle pour les migrants ou les personnes d’origine étrangère se font des illusions.
La gauche au pouvoir a montré qu’elle ne différait de l’extrême droite que par le discours, et encore.
En France, la gauche comme la droite ont accepté d’ériger des murs de barbelés pour barrer les frontières aux migrants.
En Angleterre, le premier ministre travailliste, Keir Starmer, a rencontré Georgia Meloni, la première ministre italienne d’extrême droite, pour la féliciter de sa politique migratoire. S’il a arrêté le projet de déportation des migrants vers le Rwanda, c’est seulement parce qu’il était trop coûteux. Et il a annoncé la création d’un « commandement d’élite » pour lutter contre les passeurs, en fait contre les migrants qui tentent de passer la Manche. En cela il s’inscrit dans la continuité du gouvernement conservateur qui avait déjà augmenté les contrôles le long de la côte. Contrôles qui poussent les migrants à partir de plus loin, sur moins d’embarcations qui sont surchargées, et qui contribuent à augmenter le nombre de naufrages et de morts dans la Manche.
En Espagne, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, de gauche lui aussi, a fait fin août une tournée dans plusieurs pays africains pour leur promettre des « aides » pour lutter contre l’immigration illégale. Dans ces pays où s’entassent déjà des millions de migrants qui fuient les guerres sur le continent, les « aides » sont surtout des subventions à la construction de camps où s’entassent les migrants dans des conditions terribles, comme en Libye ou en Turquie.
Du côté de l’Allemagne, c’est le chancelier Olaf Scholz, social-démocrate, qui a annoncé le rétablissement des contrôles aux frontières pendant six mois contre l’immigration. Cette annonce a provoqué des réactions enthousiastes de l’extrême droite partout en Europe, affirmant que les sociaux-démocrates allemands appliquaient ce que l’extrême droite préconise depuis des années.
Les travailleurs européens et immigrés ne pourront compter que sur leurs luttes pour se débarrasser du capitalisme, des frontières, et des politiciens bourgeois de tous bords !
Image : Keir Starmer rencontre Georgia Meloni