La colère des puéricultrices

À la Louvière, après dix jours de grève, les puéricultrices des quatre crèches communales ont obtenu un renfort de 2,3 équivalent temps-plein. Il s’agit d’une équipe volante destinée à pallier les urgences du manque de personnel, qui est loin de résoudre tout le problème. Mais c’est une victoire pour les grévistes. A l’issue de leur grève, 150 manifestants les ont accompagnés pour exprimer leur soutien, face au bourgmestre, Jacques Gobert, qui les accusait de « prendre les parents en otages ».

Cette mobilisation à la Louvière a également apporté des idées et de la combativité aux puéricultrices de Liège. 25 crèches étaient en grève le 20 octobre et une centaine de travailleuses se sont rassemblées au centre ville pour dénoncer leurs conditions de travail.

Oui, aujourd’hui, tout le monde connaît les conditions de travail difficiles de ces travailleuses qui, outre les soins et l’éducation des enfants, doivent également assurer d’autres tâches comme le travail de secrétariat ou la préparation des repas. Au fil de plusieurs mouvements de grève, elles ont réussi à imposer le recrutement d’une infirmière, de cuisinières, de secrétaires et d’une coordinatrice.

Si chaque amélioration doit être arrachée par des luttes, c’est aussi en raison de la profonde hypocrisie de la ministre de l’Enfance, Bénédicte Linard (écolo) et de tout le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celui-ci promet 5 000 nouvelles places de crèches en Wallonie et à Bruxelles d’ici 2026 ainsi que des prix réduits pour les familles populaires. Après les élections de 2024, le prochain gouvernement tiendra-t-il cette promesse ? Ou faudra-t-il l’y aider ? Déjà, sur les 326 000 euros promis à la ville de La Louvière pour le financement des crèches communales, la ministre n’en a payé… que 26 000, même pas 8% !

Par leur courage et leur solidarité, les puéricultrices dévoilent ces promesses pour ce qu’elles sont et révèlent le scandale honteux de leurs conditions de travail et de l’accueil des enfants.