Fin novembre, des pluies torrentielles ont entraîné un gigantesque glissement de terrain ensevelissant huit personnes, d’autres étaient portées disparues, sur l’île d’Ischia, au large de Naples. La catastrophe n’est pas « naturelle ». Certes, le risque est particulièrement élevé du fait du relief et du débit élevé des torrents ; le changement climatique aggrave les problèmes.
Ces risques étaient connus : l’ancien maire du village a même envoyé 23 courriels, restés sans réponse, à toutes les autorités imaginables, pour réclamer l’évacuation des habitants des zones dangereuses, y compris quatre jours avant le drame.
Au fil des ans, des habitants peu fortunés ont construit ces maisons. Elles se sont multipliées avec l’arrivée de nouveaux habitants après le tremblement de terre de 2017. Chassés de logements détruits ou inhabitables, ils se sont retrouvés dans un nouveau piège.
Depuis 2017, un plan « Italie sûre » est censé permettre de réaliser des travaux hydrologiques, mais ils n’avancent pas vraiment. Et surtout ils ne changeront pas les réalités économiques qui poussent les habitants les moins fortunés à s’installer dans des zones dangereuses qui font que, même dans l’un des pays les plus riches de la planète, on peut mourir à cause de la pluie.