Depuis le 22 janvier, des dizaines de milliers de lycéennes et lycéens manifestent dans les rues de Rome et d’autres grandes villes italiennes contre « l’école des patrons ». Les protestations ont commencé suite au décès d’un jeune de 18 ans, tué par la chute d’une poutrelle de fer, le dernier jour de son stage obligatoire en entreprise.
Déjà entre octobre et décembre 2021, les élèves protestaient contre l’organisation des examens que le ministre de l’enseignement prévoyait comme si les cours se tenaient à nouveau normalement, ce qui est loin d’être le cas. Jusqu’à 50 écoles étaient occupées par les élèves.
Et quelle normalité ? Depuis les années 2000, les gouvernements successifs de l’Italie ont de plus en plus soumis l’école aux intérêts patronaux.
Les stages obligatoires en entreprises introduits en 2003 ont été étendus à l’enseignement général en 2015. Bon an, mal an, un million de lycéens sont ainsi mis à disposition comme main d’œuvre gratuite aux entreprises. Et bien sûr, refuser les ordres des chefs signifie ne pas obtenir son diplôme. Le ministre de l’enseignement trouve cette “alternance” dans l’exploitation tellement géniale qu’il veut l’étendre à l’école primaire.
Pour Lorenzo Parelli, 18 ans, cette obligation a été fatale. Il fait partie des nombreuses victimes du travail : par jour, 3 personnes décèdent suite à un accident de travail, en Italie.
La « normalité » telle que la voit le gouvernement, prévoit en outre de faire participer une sélection de 100 entreprises à l’élaboration des programmes d’enseignement. L’école doit ainsi former les « profils pour les nouvelles technologies » et les « éduquer dans l’esprit de l’entreprise », notamment en y faisant régner la « compétitivité » entre élèves.
Suite au décès de Lorenzo, à Rome la manifestation des jeunes qui se dirigeait vers le ministère de l’enseignement, a été accueillie par les gaz lacrymogènes et les matraques de la police, faisant plusieurs blessés.
En effet, le gouvernement italien est en train d’apprendre à la jeunesse ce qu’est « l’esprit de l’entreprise » capitaliste. C’est l’exploitation ! Les jeunes qui réclament une « école de l’échange et de la rencontre », et non de la compétitivité, n’y voient aucun avenir enviable et sont en train de reprendre le chemin de la révolte. Il faut espérer qu’ils y rencontreront les idées communistes et révolutionnaires qui leur permettront de jouer leur rôle, ensemble avec tout le camp des exploités, pour changer ce monde !