Alors que le 22 juin, plus de 150.000 personnes ont manifesté à Tel-Aviv pour exiger sa démission, Netanyahou semble décidé, pour se maintenir au pouvoir, à engager Israël dans une nouvelle guerre avec le Hezbollah au sud du Liban.
Critiqué par une partie de la population, Netanyahou garde le pouvoir grâce à ses alliés nationalistes d’extrême droite, en refusant tout cessez-le-feu à Gaza. Mais face à une contestation politique qui enfle, il est prêt à tout pour maintenir la guerre et ainsi retarder de nouvelles élections qu’il sait en sa défaveur. L’extension du conflit au sud du Liban répond à cette logique meurtrière.
Le sud du Liban est, depuis plus de huit mois, confronté à des bombardements réguliers mais aussi à l’utilisation de projectiles israéliens au phosphore blanc qui aggravent l’effet incendiaire des bombardements. Une bande large de 5 km au nord de la frontière israélienne est déjà quasi inhabitable. Mais dans le courant du mois de juin, l’armée israélienne a intensifié les tirs contre le Liban. Le 23 juin, l’aviation et l’artillerie israélienne ont visé une quinzaine de localités au sud du Liban dont pour la première fois la ville de Saïda, 3ème ville du pays située à 45 km de Beyrouth.
De son côté, le Hezbollah a répliqué en lançant un drone explosif contre un site militaire israélien et a revendiqué cinq attaques en Galilée. Depuis, de nouveaux échanges de tirs ont eu lieu, amenant de nombreuses ambassades à rappeler leurs ressortissants résidant au Liban.
La crainte d’une extension du conflit au Moyen-Orient grandit d’autant plus que l’Iran a déjà annoncé son soutien au Hezbollah libanais et que les Etats-Unis, qui jusqu’à présent affichaient une certaine hostilité à l’extension du conflit, ont rouvert la porte à une intervention américaine en cas de participation de l’Iran au conflit.
Les déclarations des hauts responsables américains sont en partie contradictoires, certains ayant affirmé que les Etats-Unis s’engageaient à « soutenir pleinement Israël en cas de conflit avec le Hezbollah » tandis que le commandant de l’armée indiquait que « les Etats-Unis ne seraient pas en mesure de défendre Israël en cas de conflit avec le Hezbollah comme ils l’ont fait lors de l’attaque de missiles iraniens en avril dernier ».
Mais ces discours contradictoires ne font que rappeler la réelle politique des Etats-Unis : tout en déclarant hypocritement ne pas vouloir la guerre à Gaza, ces derniers ont armé jusqu’aux dents Israël et lui ont laissé les mains libres. Alors si l’Etat israélien porte la responsabilité immédiate des massacres de Palestiniens à Gaza et de l’extension du conflit au Liban, c’est avant tout le résultat de la mainmise des puissances occidentales qui n’ont eu de cesse, pour préserver leurs intérêts au Moyen-Orient, de semer le chaos et de dresser les peuples les uns contre les autres.
Le conflit Israël-Hezbollah au sud du Liban a déjà causé, en plus de toutes les destructions, le déplacement de plus de 120.000 Libanais et de 80.000 Israéliens ainsi que la mort de plus de 481 personnes au Liban, dont plus de 90 civils, et de 26 morts en Israël dont 11 civils.
Il faut en finir avec ce système capitaliste qui entretient les conflits armés toujours au détriment des populations.