Personnalité montoise célèbre, mise à l’honneur dans une exposition de Mons 2015, Isabelle Blume a été ré-intégrée en catastrophe pas le PS… 64 ans après son exclusion. Née dans le Borinage en 1892, Isabelle Blume commence sa vie de militante socialiste active dès le lendemain de la guerre 14-18. Elle devient célèbre dans le Parti Ouvrier Belge pour ses interventions en faveur de l’égalité hommes-femmes et du droit de vote pour les femmes en particuliers, en dépit de la réticence de la plupart des dirigeants (masculins) du POB. En 1936, elle est élue députée au Parlement ; la même année, elle se rend en Espagne pour organiser la solidarité avec les travailleurs qui y luttent armes à la main contre la dictature de Franco.
Comme beaucoup de travailleurs en Europe, Isabelle Blume voit la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie comme une libération. Son attachement à l’Union Soviétique va la conduire à s’opposer à son parti, devenu le Parti Socialiste Belge, à l’occasion de l’hystérie anti-soviétique de la guerre froide. En 1951, la guerre de Corée, à laquelle participe la Belgique aux côtés des américains, précipite l’exclusion d’Isabelle Blume par le PSB.
Les dirigeants socialistes belges, profondément hostiles à la révolution russe de 1917, ont toujours été du côté des dirigeants du monde capitaliste, pro-OTAN, soutenant toutes leurs guerres pour la domination mondiale au mépris de « l’anti-militarisme » théorique des socialistes.
Isabelle Blume adhérera au Parti Communiste stalinien en 1964, et deviendra une de ses principaux dirigeants. Elle meurt en 1975.
En la réintégrant à titre posthume, les dirigeants du PS se sont bien gardé d’évoquer les opinions d’Isabelle Blume, et si elle était encore vivante, les même l’excluraient sans hésiter pour justifier leur participation à toutes les interventions militaires menées dans l’intérêt des groupes capitalistes.