Après Caterpillar, Axa, DouweEgberts… c’est au tour d’ING d’annoncer 7000 suppressions d’emplois, dont 3158 en Belgique, soit 4 employés sur 10!
C’est cela que le directeur d’ING Belgique, dans ses communiqués dans les médias, a le cynisme d’appeler la banque du futur !
La banque évoque la digitalisation, le fait que les clients ont moins de raisons d’aller à l’agence. La digitalisation a bon dos ! Si tout le monde avait accès gratuitement à Internet et à ce genre de services, aujourd’hui impayables pour beaucoup, cela pourrait même être un progrès.
Mais sous le capitalisme, les technologies ne servent pas au progrès pour tous. Les ordinateurs, les applications pour smartphone, rendent superflue une partie du travail des employés ? Peut-être, mais pourquoi, ne peut-on pas simplement travailler moins longtemps pour le même salaire ? Ce ne sont pas les technologies qui créent le chômage, ce sont les capitalistes. Car pour eux, l’augmentation de la productivité – le fait que, grâce aux technologies, on soit capable de produire plus en moins de temps – ne sert qu’à augmenter leurs profits.
Avec des profits de 4,01 milliards d’euros pour le groupe ING en 2015, en hausse de 200% par rapport à 2014, le groupe aurait largement les moyens de payer tous les salaires, intégralement. Mais pour les capitalistes, ce n’est pas une option. C’est leurs dividendes qu’ils veulent augmenter (+75% en 2015), et cela veut dire les augmenter en réduisant les salaires, vu que l’économie stagne ou régresse !
Au cours de ces dernières décennies, les profits engrangés par les actionnaires des grandes entreprises et des banques ont atteint des sommets, en condamnant des millions de travailleurs au chômage et à la précarité, tout en augmentant sans cesse la charge de travail des autres.
Et à quoi sert cette accumulation de profits ? A développer des choses utiles ?
Non, à court terme, il est bien plus rentable pour les capitalistes de placer dans la spéculation ces milliards tirés des muscles et des nerfs des travailleurs. Avec comme résultat l’aggravation brutale de la crise en 2008. Depuis lors, 13.000 emplois ont été supprimés dans le secteur bancaire belge, par des banques qui ont été sauvées à coups de milliards d’argent public ! Et dans tous les secteurs, les suppressions d’emplois et l’aggravation de l’exploitation se sont accélérées.
Mais si les banques et les profits des entreprises ont été sauvés avec l’argent des contribuables et la peau des travailleurs en proie au burn-out, l’économie est juste devenue encore plus folle, la spéculation encore plus démente. La presse parle aujourd’hui du risque d’une nouvelle crise, plus brutale encore que la précédente de 2008. Les sacrifices qu’on accepterait aujourd’hui, ne serviraient qu’à nous précipiter encore plus vite dans le chaos !
Ce système est incapable d’engendrer autre chose que des crises, le chômage, la misère pour le plus grand nombre et la barbarie. Il ne peut pas être sauvé, il est à renverser !
Les travailleurs créent toutes les richesses. Ils font tout fonctionner dans la société, ils devraient pouvoir tout décider. Dirigés collectivement, les progrès technologiques feraient des merveilles. Oui, les travailleurs seront capables de sortir l’humanité de la barbarie, car sous leur direction, ce sera l’intérêt du plus grand nombre qui primera, et non celui d’une poignée de parasites qui s’enrichissent sur le travail d’autrui et répandent guerres et misère.
C’est fort de cette conviction qu’on doit s’opposer à tous les sacrifices que les capitalistes et leurs serviteurs dans les gouvernements veulent nous imposer !
Face à un piquet, les pires licencieurs peuvent invoquer « le droit au travail » et s’adresser à un juge pour faire condamner un travailleur qui défend son emploi. Les travailleurs qu’on prive de leur salaire ne peuvent invoquer aucune loi, mais ils peuvent créer un rapport de force pour imposer l’interdiction des licenciements.
Caterpillar vend moins d’excavatrices, ING a peut-être moins de visites dans les agences, DouweEgberts vend moins de café. Alors on peut travailler moins, en étant payé autant ! Il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire !
Et oui, les entreprises qui ferment, il faut les réquisitionner ! Il ne faut pas laisser les capitalistes détruire des moyens de production dont la collectivité a encore besoin !