Indexation retardée, vol légalisé

Une des mesures du gouvernement pour appliquer l’austérité est de faire payer les pensionnés et les allocataires sociaux. Comment ? En retardant l’indexation des pensions et allocations.

Jusqu’à présent, les pen­sions étaient augmentées le mois suivant du dépassement de l’indice pivot, un seuil lié à l’inflation mais toujours en retard sur la hausse réelle des prix. Désormais, l’indexation sera appliquée avec un retard de trois mois après le dépassement de l’indice pivot.

Le gouvernement n’en finit pas de dénoncer les problèmes de « sécurité », des vols de sacs des petits vieux… Mais ce même gouvernement vole de la même manière plusieurs millions de vieux ou d’allocataires sociaux, mais tout ça légalement !

Les techniques de l’arnaque

Pour prendre dans la poche des pensionnés et des alloca­taires sociaux, le gouver­nement fédéral veut modifier le calcul des pensions et des allocations sociales.

Aujourd’hui, si la hausse des prix dépasse un certain seuil, les pensions et allocations augmen­tent un mois plus tard pour rattraper en partie la hausse des prix. Cette indexation est censée empêcher que les pensionnés et allocataires sociaux soient ap­pau­vris par les hausses de prix. En réalité, comme tout le monde le remarque, le mécanisme n’empêche pas leur appau­vrissement, même s’il le ralentit un peu.

Dans la nouvelle règle, le gouvernement veut que ce rattrapage (partiel) ne se fasse pas après un mois de retard sur la hausse des prix, mais après trois mois de retard !

Cela signifie que « l’effet de rattrapage » des prix serait encore plus faible que celui d’application aujourd’hui.

En fait, à chaque hausse de prix les pensionnés et les allocataires sociaux s’appauvri­raient encore plus. Pendant deux mois supplémentaires, ils devraient payer des prix plus élevés alors que les pensions et allocations resteraient inchan­gées.

La perte de pouvoir d’achat, c’est le gouvernement qui l’empoche. Exactement comme si une nouvelle taxe avait été imposée spécifiquement sur les revenus des pensionnés et des allocataires sociaux.