« Imperial : trahison ! »

Chez Imperial, un sous-traitant d’Audi, les salaires sont plus bas, l’exploitation des intérimaires encore plus dure. En mars, quand Audi jetait dehors les intérimaires, Imperial faisait de même.

Mais une quinzaine d’intérimaires se sont retrouvés devant la porte d’Audi pour crier leur colère. Ces travailleurs enchaînent pour la plupart des boulots en intérim depuis des années. Pour la énième fois, ils se retrouvent dehors sans ancienneté reconnue, sans rien. Sur leur calicot, ils avaient écrit « Imperial voleur » et « ouvriers, pas esclaves ». Ils filmaient leur action et leurs vidéos étaient largement suivies sur TikTok.

Selon une convention collective signée par la direction, les intérimaires devaient être embauchés après 24 mois de travail, délai dépassé pour une majorité des intérimaires concernés.

Une dizaine de jours avant que la direction d’Audi annonce son intention de fermer l’usine, la direction d’Imperial proposait de façon inattendue de réembaucher 13 intérimaires… en septembre. Et elle cédait à d’autres demandes des syndicats, comme un bonus pour les CDI.

Mais toutes ces concessions dépendaient d’une condition : accepter le licenciement de l’ouvrier propriétaire de la chaîne TikTok. Cet ouvrier était en accident de travail. En été 2023, il s’était gravement blessé la main, en effectuant des heures supplémentaires. 

La direction a fait du chantage : si les syndicats voulaient que 13 personnes soient embauchées en septembre et leurs autres demandes acceptées, ils devaient par leur signature acter le licenciement du 14ème. 

La signature des syndicats était pourtant vaine, car l’annonce d’Audi rend évidemment caduque les 13 embauches promises et tout le reste. Seule la signature des syndicats, actant le licenciement d’un camarade, a de l’effet.

Quant à la direction, elle n’a pas respecté la convention collective portant sur l’embauche définitive des intérimaires, elle n’embauchera pas non plus les 13 ouvriers. Voilà les seuls résultats qu’on peut attendre d’une négociation sans le rapport de force permis seulement par une large mobilisation des travailleurs !