Le 27 janvier 1945, l’Armée rouge libérait le camp d’extermination d’Auschwitz, en Pologne. Les soldats soviétiques y ont découvert 7.000 rescapés, les dizaines de milliers d’autres détenus survivants ayant été évacués dans des « marches de la mort » par les SS gardiens du camp.
C’est à la fin 1941 que les dirigeants nazis avaient pris la décision d’exterminer les Juifs d’Europe. C’était un calcul abominable et cynique : la guerre contre l’URSS allait être plus longue que prévu, il n’y aurait pas assez de ressources pour nourrir la population des pays occupés. La déportation et l’extermination des Juifs était un moyen de terroriser, mais aussi de diviser les peuples opprimés en exploitant l’antisémitisme répandu durant des dizaines d’années par tous les partis au service de l’ordre capitaliste.
Dès la prise du pouvoir par Hitler en 1933, des milliers de communistes furent enfermés et exécutés dans les camps. Et entre 1942 et 1945, six millions de Juifs, mais également des centaines de milliers de Tziganes (Roms) d’Europe de l’Est, furent exterminés par balles en Biélorussie et en Ukraine, par la famine dans les ghettos juifs, comme à Varsovie ou Cracovie, puis dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
Le président américain Franklin Roosevelt et le premier ministre britannique Winston Churchill ont été averti de cette extermination dès fin 1942, mais ils refusèrent, comme le demandaient des résistants juifs, de bombarder les installations d’Auschwitz et les réseaux de chemins de fer qui amenaient les déportés. Ils refusèrent de dénoncer publiquement cette extermination pour que la guerre ne soit pas présentée comme un secours aux Juifs. L’antisémitisme était important aux USA et en Europe, et ce n’était pas le problème des dirigeants capitalistes de le combattre.
Staline et les dirigeants de l’URSS firent le même choix. Cependant, l’Armée rouge soviétique a tenté tout ce qu’elle a pu pour protéger les Juifs sur son territoire durant la guerre… contrairement aux États européens, dont la Belgique, qui ont collaboré avec les nazis à la déportation des Juifs.
Pourquoi ?
Devant l’horreur des camps d’extermination comme Auschwitz, il est normal de se demander comment pareille chose a pu se produire sans provoquer de révoltes des Juifs, mais également des peuples d’Europe. En réalité, les actes de résistance n’ont pas manqué.
La véritable question est : pourquoi les États occidentaux, dont la Belgique, ont collaboré avec les nazis, ou ont refusé d’accueillir les Juifs qui fuyaient le génocide ? La réponse se trouve sous nos yeux. Aujourd’hui même, des gouvernements qui se prétendent « démocratiques » et « défenseurs des droits humains » enferment des femmes, des enfants, des jeunes hommes dans des camps de détention, parce qu’ils n’ont pas de papiers.
Les partis qui gouvernent présentent les réfugiés qui fuient l’oppression et la guerre comme une menace, et font le choix de les laisser se noyer par dizaines de milliers en Méditerranée et en mer du Nord.
Les gouvernements financent des dictatures, en Libye, au Tchad, au Soudan, pour enfermer les migrants dans des camps ou les abandonner au milieu du désert. Pourquoi ? Parce qu’ils utilisent le racisme comme une arme politique pour diviser les travailleurs. L’unité des opprimés, voilà la menace qui fait peur aux dirigeants du capitalisme !