Il n’y a pas de vaccins contre les licenciements et la folie du capitalisme!

La crise sanitaire, les questions autour du confinement et de la vaccination occupent une grande partie des médias et masquent une autre crise, tout aussi dangereuse et meurtrière pour le monde du travail : celle de l’économie capitaliste.

L’exploitation, les bas salaires, l’augmentation de la charge de travail font partie du fonctionnement normal du capitalisme. Mais les marchés sans débouchés et la concurrence exacerbée ont fait basculer, depuis plusieurs décennies déjà, l’économie dans la crise.

Avec 10% de chômeurs et de pauvres supplémentaires depuis un an, avec des milliers de commerces mis à l’arrêt plusieurs mois et des secteurs entiers sinistrés, l’épidémie a fait passer un nouveau cap à la crise.

Malgré les milliards d’aides publiques et le chômage partiel censé éviter les licenciements, les plans de suppression d’emplois se sont multipliés. Rien que les trois premiers mois de cette année, 36 entreprises ont annoncé des licenciements collectifs touchant plus de 2 800 emplois. 671 chez Fedex à Liège, 400 chez le fabricant d’essuie-glaces Bosch à Tirlemont, 245 chez Punch Powertrain à Saint-Trond ou encore 217 du côté de la société bruxelloise de catering Ciano. Et combien d’autres licenciements ? Et combien d’intérimaires ont perdu leur emploi ?

Des milliers de salariés mais aussi des travailleurs à leur compte ont perdu leur gagne-pain. Beaucoup d’autres sont menacés de le perdre. D’autres encore ont basculé dans le surendettement à cause du chômage partiel et de la perte de leurs primes. 

Par contre du côté des profits et des fortunes de la minorité capitaliste tout va bien ! Pour les Wittouck, Van Damme, de Mevius, Colruyt, Emsens… tout va à merveille. Le nombre de milliardaires belges a encore augmenté passant de 29 à 31. En 2000, il n’y avait qu’une seule famille milliardaire. Aujourd’hui, ces 31 familles cumulent un patrimoine total qui dépasse 100 milliards d’euros. Et les millionnaires qui sont plus de 130 000 en Belgique cumulent quant à eux un patrimoine de plus de 330 milliards d’euros. Et la Belgique ne fait pas exception, partout le nombre de milliardaires augmente pendant qu’une grande partie de l’humanité sombre dans la pauvreté.

Toutes les guerres ont leurs profiteurs, et celle contre le virus ne fait pas exception. Parmi eux, il y a bien sûr les Google et Amazon, les groupes pharmaceutiques ou encore la grande distribution. C’est le cas de Carrefour dont le PDG reconnaît que les résultats ont été exceptionnels l’année dernière. Mais il faut que les salariés fassent grève en France pour arracher ne serait-ce qu’une prime Covid !

La façon dont une minorité s’enrichit sur la crise sanitaire, alors que tous les sacrifices pèsent sur les travailleurs, montre la véritable nature de l’économie capitaliste : un système dont l’unique objectif est de faire de l’argent pour une poignée de parasites. C’est non seulement injuste et révoltant, mais cela nous condamne à la crise économique.

Tous les États se sont lancés dans des plans de relance. En Belgique, chaque région a consacré 10% de son budget en aides aux entreprises. Et à quoi assiste-t-on ? À une envolée mondiale de la spéculation, parce que les capitalistes ont bien plus à gagner à court terme en plaçant leurs capitaux au casino de la finance que dans les investissements productifs.

Pour la plus grande partie de la population, la pandémie est synonyme de souffrance et de morts. Pour les capitalistes, elle signifie une nouvelle ruée vers l’or avec les fameuses Biotechs dont les actions s’arrachent en Bourse. Miser sur Moderna, dont la valeur boursière a bondi de 500 % en un an, sur BioNTech (+200 %) ou encore sur Novavax (+ 1400 %), c’est le jackpot assuré… jusqu’à ce que la bulle explose.

La même spéculation frénétique fait rage dans l’économie dite verte. Un seul exemple, l’entreprise Tesla, spécialiste de la voiture électrique, qui vend moins de 500 000 véhicules par an, vaut quatre fois plus en Bourse que Volkswagen et ses 9,3 millions de véhicules produits. Voilà où finissent les milliards d’argent public et la plus grande partie des profits sués par les travailleurs !

Oui, l’argent qui manque cruellement dans les hôpitaux et qui pourrait servir à embaucher et augmenter les salaires, dans le public comme dans le privé, sert à jouer toute l’économie à la roulette russe. L’irresponsabilité vis-à-vis de la société sera la règle tant qu’une minorité pourra accroître sa fortune en faisant tout et n’importe quoi. Aucun vaccin ne nous immunisera contre cette folie, elle ne s’arrêtera que lorsque le monde du travail aura la conscience nécessaire pour renverser le pouvoir de la bourgeoisie.