Mardi 7 mai, après une nuit d’intenses bombardements, l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre contre Rafah, dans le sud de Gaza. Elle y a déployé des chars et a pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage avec l’Égypte, qui a été totalement fermé.
Cette offensive intervient alors que le Hamas venait d’accepter, la veille, la dernière proposition de trêve des médiateurs égyptiens et qataris. Mais, cyniquement, les dirigeants israéliens déclarent qu’ils veulent « exercer une pression militaire sur le Hamas ». Le Premier ministre israélien, Netanyahou, obéit à la pression de l’extrême droite ultra-nationaliste, dont le soutien lui est indispensable pour conserver le pouvoir. Après avoir proclamé, depuis des semaines, que l’offensive contre Rafah aurait lieu, qu’une trêve soit signée ou non, il a besoin de faire une démonstration de force.
Soldats israéliens à Rafah
Cette offensive continue d’avoir des conséquences dramatiques pour la population palestinienne.
L’entrée de l’aide humanitaire et des approvisionnements en carburant a été interrompue, aggravant la situation de famine. Plus d’un million de personnes sont regroupées autour de Rafah et vivent dans des conditions précaires, dans des camps de toile, sans suffisamment d’eau et sans moyens de se soigner.
Les bombardements continuent de faire de nombreuses victimes qui s’ajoutent aux presque 40.000 morts que la guerre a faits depuis sept mois. Et avec l’entrée des chars israéliens à Rafah, la situation va encore empirer.
Alors qu’il mène campagne pour sa réélection, le président américain Biden commence à s’inquiéter du fait qu’une partie de son électorat est de plus en plus choquée par le massacre des Palestiniens commis avec l’appui politique et militaire des États-Unis et que des étudiants protestent dans les universités.
Il a un peu haussé le ton vis-à-vis de Netanyahou et déclaré s’opposer fermement à une offensive contre Rafah. Dimanche 5 mai, pour la première fois, une livraison d’armes destinée à l’armée israélienne a été bloquée. Mais ce geste est purement symbolique, car il n’est pas du tout envisagé de remettre en cause l’aide militaire de plusieurs milliards de dollars dont bénéficie chaque année Israël, à laquelle s’ajoutent des aides supplémentaires, comme les 13 milliards votés par le Congrès fin avril.
En représentant responsable des intérêts de la bourgeoisie américaine, Biden n’entend pas affaiblir un allié qui est à ce jour le pilier de la défense de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient.