Grève chez Mestdagh

Les travailleurs des supermarchés Mestdagh ont fait grève trois jours, du 2 au 4 février, à l’appel des syndicats, face aux incertitudes depuis le rachat de l’enseigne par Intermarché. 

La direction du groupe ne cache pas vouloir augmenter la rentabilité des magasins Mestdagh de 4 500 à 6 000 euros par m² car elle serait deux fois moindre que celle d’un magasin Intermarché. Elle prétend que les conditions de travail sont garanties, « car c’est la loi ». Mais que vaut cette affirmation, venant du directeur, Guillaume Beuscart, qui est précisément celui qui a licencié 360 travailleurs lors de la précédente restructuration ?  

Les travailleurs ne sont pas dupes. Ils savent que les magasins vont être franchisés et que cela va entraîner une aggravation de leur exploitation. Par exemple, le travail du dimanche, qui leur a été imposé en 2018 lors d’une précédente restructuration, est payé actuellement à 200%. Les 200 euros que cela représente sur la paie, ce n’est pas rien quand on gagne 1 300 euros par mois. Travailler le dimanche, ce n’est pas de gaieté de cœur que les travailleuses le font. Car quand on travaille le soir, le samedi et le dimanche, que reste-t-il de la vie de famille et qui s’occupe des enfants, surtout quand on les élève seule ? Alors, s’il faut travailler le dimanche payé comme un jour de semaine, c’est non ! Et que va devenir le personnel affecté à la découpe puisque dans les Intermarché, la viande, les charcuteries et le fromage sont préemballés ? Y aura-t-il un repreneur pour chaque magasin ? Est-ce que deux enseignes Intermarché ne vont pas être trop proches ? Et que va-t-il se passer pour les travailleurs alors ?  C’est tout cela qui se discute sur les piquets. 

Alors oui, une partie des travailleurs sur le piquet pensent que trois jours de grève annoncée ce n’est pas suffisant pour faire reculer la direction. Mais ils ne regrettent pas de l’avoir fait et espèrent qu’avec leurs collègues ils auront, la prochaine fois, la même détermination que les agents de sécurité de l’aéroport de Charleroi en octobre dernier.