Depuis la crise de 2008, le patronat et le gouvernement grec ont intensifié les coups contre les travailleurs. Les patrons font bien peu de cas de ce qui reste de droit social en Grèce. Et le gouvernement va maintenant légaliser et approfondir ces reculs avec le nouveau projet de loi travail dont chaque article est une attaque contre les droits des travailleurs.
Dans cette dernière loi, la semaine de travail légale passe à six jours, au lieu de cinq. Les travailleurs, même à temps plein, sont maintenant autorisés à cumuler plusieurs emplois. Bien sûr, près d’un salarié sur six y recourt déjà, vu la faiblesse des salaires et un salaire minimum bien insuffisant à 780 euros par mois – peu respecté par les patrons d’ailleurs. Et plus rien n’empêche désormais des journées de treize heures de travail. Le gouvernement grec introduit aussi le contrat « zéro heure » : le travailleur embauché devrait attendre l’appel du patron quand celui-ci le juge bon, au plus tard 24 heures avant la prise du travail, seul le temps effectivement travaillé étant rémunéré.
Quant au droit de grève, déjà bien limité par l’obligation d’un vote de 50 % des syndiqués pour que le mouvement soit légal, il devrait l’être encore davantage. La future loi ouvre la porte à d’autres limitations totalement arbitraires du droit de grève, interdit les piquets et prévoit des peines de six mois de prison et des amendes d’au moins 5 000 euros.
Le gouvernement de droite dirigé par Mitsotakis n’invente rien. D’autres, de droite ou de gauche, comme Syriza, ont accepté de jouer, contre les travailleurs, le rôle de courroie de transmission de la politique des patrons, de Grèce et d’ailleurs.
Mitsotakis fait un pas de plus en affichant son mépris et sa volonté de mettre au pas la population. Le ministre Georgiadis chargé de cette offensive n’a pas été choisi par hasard : c’est un ex-membre d’un ancien parti d’extrême droite, viscéralement hostile aux travailleurs.
Ce projet est une vraie provocation.
A partir de LO France