La N-VA, le VLD et le CD&V ont présenté leur accord pour le gouvernement flamand. Les mesures contre les migrants en occupent une grande partie : pas de droit aux allocations familiales avant trois ans de présence légale en Flandre ; pas de droit d’accéder à une liste d’attente pour un logement social avant 10 ans ; 10 ans également pour accéder à la sécurité sociale ; obligation de suivre des cours de néerlandais et de « culture flamande » au prix de 180 € à payer par le demandeur d’asile et 180 € supplémentaire pour terminer les démarches… !
En s’en prenant ainsi aux travailleurs arrivés en dernier, ils prétendent défendre les intérêts des Flamands. Mais qu’y a-t-il dans ce programme pour les travailleurs ? Des économies sur les allocations familiales et la santé ! Le « job bonus »de 50 €/mois pour les salaires en-dessous de 2 500 € brut est déjà anéanti par la hausse de divers taxes et impôts.
Les riches, comme Fernand Huts, la famille Colruyt et d’autres pourront continuer à mettre leur argent dans les paradis fiscaux, leurs entreprises continuent de bénéficier des baisses d’impôts, des rulings tout en leur faveur. Alors cela retombera d’une façon ou d’une autre sur les travailleurs.
Par contre, les mesures contre les travailleurs étrangers permettent aux entreprises qui les exploitent, de les exploiter encore plus, ce qui ne manquera pas de mettre les salaires de tout le monde sous pression.
En attaquant les migrants qui représentent la fraction la plus vulnérable de la classe ouvrière, le gouvernement attaque tous les travailleurs ! Jan Jambon l’a tout de suite prouvé en énumérant une panoplie de mesures contre les malades de longue durée et les chômeurs.
Toute personne qui perd son travail, devra s’engager à une recherche active d’emploi ou de formation après trois mois de chômage, sous peine de perde son allocation de chômage ! Pourtant, les emplois sont de plus en plus rares, les entreprises n’arrêtant pas de licencier, les services publics de réduire leur personnel ! Et après deux ans au chômage, le travailleur pourra être obligé de fournir des travaux d’utilité publique… ce qui viendra encore réduire les emplois payés au salaire de la profession. Les malades de longue durée doivent souscrire un plan de réintégration dès le 3ème mois de maladie. Mais on sait aujourd’hui ce qui se cache derrière cet « accompagnement » : la possibilité pour l’employeur de se débarrasser d’un travailleur malade et usé par le travail, sans même devoir payer le préavis ! C’est offrir la peau des travailleurs au patronat !
Les difficultés des travailleurs sont le dernier des soucis de ce gouvernement, il le montre en annonçant la suppression du statut du fonctionnaire… pour mieux diminuer le personnel dans les services publics. Et bien sûr, il n’y a pas un mot contre les licenciements chez KBC… qui a pourtant pu bénéficier d’aides publiques.
Il ne se soucie pas plus des 155 000 personnes qui attendent un logement social. Dans les 300 pages de l’accord de gouvernement flamand, il n’y a aucun chiffre, ni pour le nombre de logements à construire, ni pour les moyens financiers nécessaires. Par contre bien pour les projets immobiliers de prestige.
Aucun travailleur en Flandre n’a voté pour ce programme anti-social ! Et les travailleurs en Wallonie, avec une coalition qui se dit de gauche, ne sont nullement mieux protégés. Certes, PS et Ecolo ont moins insisté sur les sanctions à l’encontre des chômeurs qu’ils veulent « réintégrer au marché du travail ». Ils ne tiennent pas de discours aussi abjects contre les migrants. Mais toutes les mesures anti-sociales imposées par les gouvernements précédents et parfois impulsés par la N-VA, sont appliquées en Wallonie : le nombre de chômeurs sanctionnés ou exclus dépasse largement les chiffres de la Flandre, le saut d’index a été appliqué dans la fonction publique wallonne aussi, et c’est sous les balles d’un policier wallon que la petite Mawda a trouvé la mort.
Que le PS se mette d’accord avec la N-VA ou pas, il en sera de même cette fois-ci !
Au nord comme au sud du pays, le patronat et les gouvernements à leur service mènent une véritable guerre sociale contre ceux qui ont sué leurs fortunes, de l’employé de banque licencié, en passant par les travailleurs de la santé, de l’enseignement, de Bpost ou des transports qui croulent sous la charge de travail jusqu’au plongeur sans-papier dans la cuisine d’un restaurant étoilé ! Il est temps de préparer la riposte, tous ensemble !