Gaza, Cisjordanie, Liban, Syrie : le massacre continue

Le 18 mars, Netanyahou a rompu le cessez-le-feu à Gaza, causant le jour-même plus de 400 morts et bien plus depuis.

Cette nouvelle étape dans le massacre des Palestiniens s’est faite avec le soutien des États-Unis. En février, en pleine période de « trêve », Trump déclarait vouloir déplacer les Palestiniens dans les pays voisins et faire de Gaza le « Riviera du Moyen Orient » et plus de 1.800 bombes lourdes promises par Washington étaient livrées à l’Etat d’Israël.

Comment parler de « trêve » alors que pendant le cessez-le-feu l’armée israélienne a continué à assassiner des Palestiniens, bloqué l’aide humanitaire et lancé des opérations militaires en Cisjordanie ? Alors que l’accaparement de terres palestiniennes en Cisjordanie par des colons juifs ultra s’est amplifié, avec le soutien de l’armée ? Alors qu’au Liban aussi, les bombardements ont repris malgré le cessez-le-feu ?

Netanyahou, pour justifier la reprise des bombardements intensifs à Gaza, prétexte que le Hamas refuse de libérer les derniers otages restant à Gaza. En réalité, la reprise de l’offensive, encouragée par la diplomatie américaine, permet à Netanyahou de reporter son procès pour corruption, tout en se réconciliant avec l’extrême droite israélienne, qui avait démissionné du gouvernement à l’annonce du cessez-le-feu.

Mais en accentuant sa politique terroriste à grande échelle, Netanyahou nourrit aussi la colère et l’opposition d’une partie de la population.

Des dizaines de milliers d’Israéliens ont manifesté contre le gouvernement, qu’ils dénoncent comme de plus en plus autoritaire et mettant en danger la vie des otages. L’armée reconnaît par ailleurs avoir des difficultés à recruter des réservistes car de nombreux jeunes soldats qui ont été à Gaza reviennent démoralisés. Un d’eux témoigne par exemple : « Après mon deuxième séjour à Gaza, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas vraiment de but, que les otages ne seraient pas libérés parce que le gouvernement israélien ne faisait rien pour ça. »

A quelques jours des manifestations des Israéliens, des centaines de Palestiniens ont mani­festé à Gaza, exprimant leur colère face à la guerre mais aussi contre la politique du Hamas.

Des pancartes et des slogans demandaient la fin de la guerre et affirmaient « Nous ne voulons pas mourir ».

On ne sait pas si ces manifestations émanaient d’une mobilisation spontanée ou de militants du Fatah, qui ont appelé le Hamas à quitter le pouvoir à Gaza pour que la guerre cesse. Mais la protestation est légitime : même si la mort de 53.000 femmes, hommes et enfants est le résultat des bombardements sanglants d’Israël contre les Palestiniens et autres peuples de la région, le Hamas savait qu’en déclenchant l’attaque du 7 octobre, il contribuerait à relancer la guerre et à renforcer politiquement le gouvernement israélien.

Pour le moment, ces quel­ques manifestations simultanées des deux côtés de la frontières sont très loin de mettre fin à cette guerre de plus de 75 ans.

Pire, le nouveau chef de l’armée israélienne, soutenu par les Etats-Unis, prépare une large offensive terrestre à Gaza et explique que « les jeunes soldats doivent être prêts pour une longue guerre » et que les appels internationaux à respecter le ces­sez-le-feu n’y changeront rien.

Mais ces manifestations donnent un aperçu de ce que pourrait être une révolte d’ampleur qui pourrait rassembler Palestiniens et Israéliens, entraîner les travailleurs de tout le monde arabe et, si elle s’empare des idées communistes révolutionnaires, changer réellement la situation au Moyen-Orient.