Frank Vandenbroucke : un idéologue au service de la bourgeoisie

Le nouveau ministre de la santé et des affaires sociales, Frank Vandenbroucke (sp.a), est le doyen du nouveau gouvernement… et il a beaucoup servi! La confiance que lui porte le patronat belge, ne s’explique pas seulement par l’épisode des billets de la caisse noire du parti socialiste flamand qu’il aurait voulu brûler en 1995. En tant qu’universitaire soi-disant « expert », il a surtout souvent servi à fournir, sous couvert d’études scientifiques, des justifications aux attaques patronales contre les travailleurs.

Ministre des affaires sociales et des pensions, de l’emploi et de la santé des gouvernements Verhofstadt de 1999 à 2003, il publie des livres sur la “théorie” de “l’Etat social actif”, expliquant que le « citoyen a des droits, mais aussi des devoirs ». Avec ce leitmotiv, il ne suffit plus de ne pas avoir de travail pour avoir droit aux allocations de chômage. Non, il faut désormais prouver sa disponibilité sur le marché du travail et sa recherche « active » d’un emploi. Pour le gouvernement Verhofstadt, ce sera le prétexte pour exclure des chômeurs de leurs droits et les obliger à accepter un travail moins bien payé. De même, ce gouvernement impose que le minimum d’existence doit désormais se mériter. Et ceux qui le reçoivent doivent suivre des parcours pour les « aider à s’intégrer dans la vie active ». Cette logique implacable qui empoisonne la vie de tous les travailleurs au chômage encore aujourd’hui, sera beaucoup développée par les gouvernements suivants. Ils vont tous faire leur cheval de bataille d’« obligations » imposées aux chômeurs, aux malades et pensionnés pour réduire les dépenses sociales, et dégager des capitaux au profit des grandes entreprises. Le patronat peut non seulement continuer de détruire des emplois en masse, les actionnaires peuvent aussi compter sur l’argent public soi-disant pour « aider » à embaucher.

Vandenbroucke dirige ensuite le groupe de travail chargé d’élaborer la réforme des pensions. Il défend l’augmentation de l’âge de la pension à 67 ans, se chargeant à nouveau de donner à cette attaque majeure une apparente objectivité scientifique, études universitaires à l’appui. De même, avec ses acolytes, il défend la pension à points. Une réforme qui devrait mettre en place un mécanisme permettant de baisser les pensions automatiquement, sans devoir recourir à des décisions politiques très mal vues de la population. Les cotisations des salariés pour la pension ne donneraient plus automatiquement droit à une pension d’un certain montant, mais seulement à des points dont le montant sera défini en fonction de la situation économique au moment du départ à la retraite. Si cette réforme n’est pas encore passée, elle reste sur le plan de travail du gouvernement.

Voilà donc un beau laquais. La bourgeoisie avait besoin de réduire les dépenses sociales et les salaires ? Elle a trouvé des universitaires prêts à se vendre pour justifier ses attaques…

Le résultat est un désastre social. Son CV est à lui seul un résumé du programme du nouveau gouvernement : faire payer les travailleurs pour augmenter les profits des actionnaires. Les travailleurs, que Vandenbroucke et ses acolytes ne tiennent même pas pour capables de compter jusqu’à quatre, ne sont nullement dupes !