Franchisation contre les travailleurs

En mars 2023, Delhaize annonçait vouloir faire passer tous les magasins encore intégrés, soit 128 sur 764, sous franchise. Selon la CNE, sur environ 4.300 travailleurs de Bruxelles et de Wallonie, 450 ne sont déjà plus là, alors que certains magasins viennent seulement d’être franchisés, et alors que les repreneurs avaient reçu la consigne de ne pas licencier dès les premiers mois. Ces pertes d’emplois sont en bonne partie des démissions ou des départs pour force majeure médicale car de nombreux employés sont poussés à bout. Selon la CNE, les repreneurs visent particulièrement les temps partiels médicaux et les travailleurs plus âgés qui sont mis sous pression puis poussés à partir en cas de désaccord.

Tous ces travailleurs poussés vers la sortie ne sont ensuite pas remplacés, ce qui augmente encore la pression sur les collègues qui restent. Le SETCa a aussi dénoncé l’aggravation des conditions de travail : changements d’horaires en permanence, ouvertures tardives et du dimanche, pression constante pour plus de flexibilité, polyvalence, surveillance à l’excès, etc.

Par ces conditions de travail dégradées, par les baisses de salaire et par les pertes d’emploi, le groupe Delhaize a réussi à imposer le vrai objectif derrière la franchisation : maintenir voire augmenter les dividendes des actionnaires en diminuant les dépenses salariales.