Cela ne s’arrête pas. Après ArcelorMittal, après Ford, et une longue liste d’entreprises moins connues, c’est maintenant au tour de Caterpillar, une autre entreprise largement bénéficiaire, de jeter des travailleurs à la rue.
1400 travailleurs sont face à la catastrophe que représente la perte de la seule chose qu’ont les travailleurs dans cette société: leur emploi et leur salaire. Quant aux centaines d’ouvriers sous-traitants, intérimaires ou en CDD, ils sont déjà au chômage, pour la plupart sans possibilité de trouver une entreprise qui embauche.
Le groupe mondial Caterpillar annonce pourtant un chiffre d’affaires en hausse de 10 % et un bénéfice de 5,68 milliards $ en 2012. Rien que ces bénéfices suffiraient pour payer les salaires de 2000 travailleurs du site pendant près de 50 ans.
Cela n’a pas empêché le gouvernement belge de prendre en charge 80% du salaire d’une partie des travailleurs de Caterpillar à travers la mesure « win-win ». Et sur les 18 dernières années, l’entreprise de Gosselies a réalisé plus de 340 millions € de bénéfices qui ont été imposé… à 3% en moyenne, notamment grâce aux intérêts notionnels.
Mais ces cadeaux sont allés gonfler les dividendes des actionnaires qui ont augmenté de 44% depuis l’éclatement de la crise bancaire en 2008. Et c’est toujours vers les profits qu’iront tous les autres avantages que le gouvernement et les directions syndicales céderont au patronat.
Voilà la leçon que doivent retenir les travailleurs de l’amère expérience des travailleurs de Ford, ArcelorMittal, et maintenant de Caterpillar: les profits ne garantissent en rien les emplois et les cadeaux aux entreprises ne font que gonfler les profits, sans pour autant sauver le moindre emploi.
Aujourd’hui, les ministres et les directions syndicales évoquent une « politique industrielle européenne« . C’est au nom de cette politique industrielle que la Commission européenne a invité Lakshmi Mittal à la « table ronde » de l’acier, quelques jours après que le gouvernement français a fait tabasser les travailleurs de la sidérurgie venus manifester contre leur licenciement à Strasbourg.
Mittal n’a même pas daigné répondre à l’invitation de l’Union européenne. Il n’a pas besoin de se déplacer pour être certain que les dirigeants européens – dirigeants nationaux, régionaux et locaux – sont prêts à lui fournir des milliards d’argent public. Il n’est pas venu car il n’a rien à négocier. Pour lui et ses semblables ce n’est pas l’heure des négociations, c’est l’heure de la guerre contre les travailleurs.
Oui, le monde capitaliste a déclaré la guerre aux travailleurs. Licenciements, baisse des salaires, austérité, les coups pleuvent de tous les côtés. Car les capitalistes veulent toujours plus. Pour maintenir, voire augmenter leurs profits, aucune considération morale ne les arrête. Ils sont prêts à semer la misère, à ruiner des régions, voire des pays entiers, prêts à dévaster et piller leurs propres entreprises, ainsi que les Etats à leur service.
Dans ce contexte, le problème des travailleurs n’est pas de trouver des solutions à la place des capitalistes par des politiques industrielles qu’elles soient régionales, nationales ou européennes. Dans cette crise du système capitaliste, il s’agit que les travailleurs défendent leur peau ! Défendent les intérêts fondamentaux de la classe ouvrière !
Ce n’est pas aux travailleurs de faire les frais de la crise. C’est aux capitalistes de prendre sur leurs profits actuels et passés pour y faire face ! Car pour les travailleurs, perdre leur salaire signifie perdre tout, et entamer la descente dans la misère, pour eux et leur famille.
Les ventes baissent ? Il faut interdire les licenciements et partager le travail entre tous sans perte de salaire.
Les capitalistes prétendent qu’ils n’ont pas les moyens ? Qu’ils montrent d’abord leurs comptes. Avant qu’un seul travailleur ne soit licencié, les travailleurs doivent pouvoir vérifier où est allé l’argent, en contrôlant les comptes des entreprises et les comptes privés de leurs actionnaires.
Retrouver le chemin de la lutte, lever la tête pour rendre les coups, ce n’est pas facile. Mais si nous ne voulons pas nous laisser réduire à la misère, il faudra prendre notre courage à deux mains et préparer consciemment la riposte. C’est là, la seule perspective susceptible d’arrêter les dirigeants de cette société à irresponsabilité illimitée qu’est le capitalisme.