Fisc : la véritable injustice

Une décision de justice a récemment condamné l’administration fiscale à rembourser des milliers d’amendes infligées à des contribuables. Le tribunal rappelle qu’une première déclaration incorrecte de ses revenus imposables n’est pas frauduleuse et ne peut être sanctionnée.

Curieusement, le ministre des Finances du gouvernement Vivaldi, le chrétien-démocrate Vincent Van Peteghem, s’est empressé d’applaudir cette décision de justice qui désavoue sa propre administration.

En réalité, ces déclarations « incomplètes ou incorrectes » concernent surtout les petits patrons, les petits indépendants, petits propriétaires, avocats, médecins, bref la petite-bourgeoisie qui se fait un devoir de mentir au fisc autant que possible.

Les travailleurs salariés, dont le montant du salaire est communiqué chaque mois de façon automatisée à l’administration fiscale, sont aussi transpa- rents qu’un patient soumis aux rayons X.

C’est du reste une injustice de plus que de prélever des impôts sur les salaires ! En effet, les travailleurs sont déjà volés de la majorité des richesses qu’ils produisent par leur travail au profit des capitalistes. Et l’État utilise l’argent des impôts pour faire fonctionner le capitalisme sans laisser le moindre contrôle aux travailleurs.

Des cadeaux au patronat

De l’aveux de l’administration belge, on ne sait pas à quoi ont servi l’essentiel de 66 milliards d’euros de subsides octroyés par l’Etat fédéral en 2023 !

C’est-à-dire que des milliards ont été distribués en subventions et transferts, sans qu’on puisse les tracer et sans qu’ils soient contrôlés. Combien de milliards sont ainsi tombés « incognito » dans l’escarcelle des grandes fortunes et des multinationales ?

Quand il s’agit des allocataires sociaux, des chômeurs, des déclarations fiscales de travailleurs, des petites asbl, la moindre erreur, le moindre document ou preuve manquante vaut des problèmes administratifs à rallonge et des sanctions… mais quand il s’agit d’ouvrir les vannes de l’argent public aux capitalistes, l’argent coule à flot.