Femmes de Russie contre une mobilisation sans fin

Pendant le mois de novembre, un peu partout en Russie, des femmes se sont regroupées pour demander le retour de leurs compagnons, frères ou fils partis au front contre l’Ukraine.

Des pancartes « Il est temps pour les mobilisés de rentrer » ou « Non à la mobilisation infinie » ont été amenées lors de rassemblements… et vite confisquées par la police.

Dans une Russie de plus en plus autoritaire, vaincre sa peur est un premier pas vers la révolte.

En septembre 2022, 7 mois après le déclenchement de la guerre, l’armée russe avait appelé plus de 300.000 réservistes. Ces réservistes ont dû, sous peine de 10 ans de prison, quitter leur famille pour rejoindre le front. Ils sont pour beaucoup des prolétaires : dans des services du métro de Moscou, un homme sur trois ou quatre avait reçu une convocation. Dans un village de 700 habitants en Russie centrale, 50 ouvriers agricoles avaient été rappelés.

Pour beaucoup de ces travailleurs, voilà plus de quatorze mois qu’ils sont au front, sans possibilité de retour voire même de permission.

Mais la préoccupation du gouvernement russe est à l’opposé de celle des mobilisés et des femmes qui réclament leur retour. Début décembre, Poutine a au contraire signé un décret ordonnant d’augmenter de 15% le nombre de soldats dans l’armée.

La guerre s’enfonce dans la durée et ce sont les travailleurs de Russie et d’Ukraine qui payent… jusqu’à ce que la population russe et ukrainienne décide d’arrêter cette boucherie ! Rappelons-nous qu’en pleine première guerre mondiale, la révolution russe qui mit fin à la guerre fut lancée par une manifestation d’ouvrières du textile qui réclamaient du pain et la fin de la guerre.