Après les reventes et restructurations incessantes de ces vingt dernières années, la faillite qui a été annoncée lundi 20 janvier est encore une fois une manière d’imposer des sacrifices aux 800 travailleurs de Lunch Garden.
Cette faillite était préparée de longue date, avec pour scénario l’annonce de la faillite le lundi et la réouverture des restaurants repris par CIM Capital dès le vendredi. Ces dernières semaines, la livraison des marchandises nécessaires au fonctionnement des restaurants avait été ralentie. D’où provenaient ces « ruptures d’approvisionnement » si ce n’est de la volonté de ne pas perdre du frais pendant les jours de fermeture séparant la faillite et la reprise ? Et comment expliquer que cette année, « exceptionnellement », la prime de fin d’année ne serait pas versée en décembre, ce qui avait toujours été le cas, mais le 17 janvier. Prime qui n’a évidemment pas été payée et que les travailleurs ne recevront peut-être jamais mais qui, en revanche, constitue un butin de deux millions d’euros économisé sur le dos des travailleurs par les patrons de Lunch Garden. Et à cela s’ajoutent le vol des salaires de janvier, des indemnités de licenciement, et des compléments de pensions pour les préretraités, car dans une faillite les travailleurs passent souvent après d’autres créanciers.
Pour les 430 travailleurs qui sont repris, CIM capital va encore aggraver leur exploitation pour s’assurer des bénéfices. Mais comment va-t-il s’y prendre ? Que peut-il encore reprendre aux travailleurs ? Le sursalaire lié au travail en soirée et le week-end ainsi que le paiement des quarts d’heure de pause ont déjà été supprimés depuis longtemps. La diminution de l’effectif ? Souvent, il n’y avait déjà plus qu’une personne pour s’occuper de la salle et de la laverie. Remplacer les salariés par des étudiants et des flexijobs ? Les restaurants tournaient déjà le soir et le week-end avec une majorité d’étudiants.
En tout cas, les nouveaux patrons comptent se donner les moyens d’encore aggraver l’exploitation en augmentant davantage cette flexibilité. Les nouveaux contrats prévoient des plages de travail de 20 à 50 h par semaine, 11 heures d’affilée, 6 jours sur 7 et de 7 h à 22 h.