Il n’y a pas si longtemps, la Grèce était censée être une exception. Et c’était une mauvaise gestion de l’Etat, voire une prétendue « culture de la fraude » dans la population, qui auraient été les seules raisons de ses difficultés.
Après le Portugal, l’Espagne et l’Irlande, c’est aujourd’hui l’Italie – le 3ème plus grand pays de la zone euro – qui est devenue la nouvelle proie des spéculateurs et se rapproche à grands pas d’une situation de cessation de paiement.
Il est évident que ce sont les taux usuraires, pratiqués par les banques qui prêtent aux Etats, qui précipitent un pays après l’autre dans le précipice. Pour rembourser leurs dettes, les États comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie doivent emprunter chaque jour à des taux supérieurs à ceux de la veille.
Les taux d’intérêts réclamés par les banques créent des trous sans fonds dans les budgets des États que des plans d’austérité à répétition ne sauront pas combler. Plus le pouvoir d’achat de la population est amputé pour satisfaire l’appétit des banques, plus la crise économique s’aggrave et plus les rentrées des Etats diminuent. En appauvrissant les populations, les capitalistes ne peuvent que vendre moins.
Ainsi, la dette de la Grèce s’élevait à 127% de son PIB (l’ensemble des richesses créées dans un pays) en 2009. Cette dette s’élève aujourd’hui à 186% de son PIB. Et cela malgré 4 années d’une austérité particulièrement dure.
Mais cela n’empêche pas nos futurs ministres de continuer dans la même voie. Le futur gouvernement belge sous la direction du PS est en train de décider des économies de 11,3 milliards. Le PS a beau essayer de faire croire que les riches payeront aussi, il s’agit clairement d’un plan d’attaque contre les classes populaires.
La diminution des dépenses de santé, c’est autant de frais supplémentaires pour les familles de travailleurs. Le recul de l’âge de la préretraite, c’est surtout une façon de diminuer les retraites. La limitation des allocations de chômage dans le temps et le durcissement des contrôles, c’est une attaque majeure contre les travailleurs au moment où les licenciements se multiplient.
Quant à l’équilibre financier du budget qu’on nous promet pour dans trois ans, si nous acceptons l’effort, c’est un mensonge de plus. Avec la crise qui s’aggrave tous les jours, avec les banquiers spéculateurs qui menacent même la France, l’équilibre ne peut pas être au rendez-vous, pas plus qu’il ne l’a été en Italie.
Les dirigeants des pays capitalistes enchaînent les rencontres au sommet, mais ils ne contrôlent rien. Dans ce système capitaliste dément, ce sont les banquiers, les spéculateurs, les grands industriels qui ont le vrai pouvoir. Les pantins qui font semblant de gouverner n’ont d’autre fonction que d’allonger les milliards que réclament les banques. Il n’est pas question pour eux d’empêcher les capitalistes de nuire, même s’ils entraînent toute la société vers la catastrophe.
Les centaines de milliards d’euros allongées par les Etats capitalistes en 2008 pour sauver les banquiers n’ont eu d’autre résultat que de gonfler la spéculation. A son tour, la création du fonds de sauvetage européen de 1000 milliards d’euros n’a eu d’autre résultat que d’assurer aux spéculateurs qu’ils récupéreront leur mise. Et la spéculation continue sans entrave.
La faillite du système capitaliste devient de jour en jour plus évidente. Quant aux mensonges qui visent à nous faire croire que ce ne sont pas les capitalistes dans leur ensemble, mais tel pays, telle banque ou telle entreprise mal gérés qui sont responsables de la situation, ils sont de moins en moins convaincants.
En tant que travailleurs nous ne pouvons peut-être pas arrêter la crise, mais nous pouvons refuser les sacrifices qu’on veut nous imposer au nom de cette crise dont nous ne sommes en rien responsables. Nous pouvons nous mobiliser collectivement contre les licenciements et imposer le partage du travail entre tous sans perte de salaire. Nous pouvons, en nous organisant, avoir le rapport de force nécessaire pour imposer l’interdiction des licenciements.
Et il est possible que nous découvrirons alors que nous sommes en fait assez forts pour mettre les banques et les entreprises sous contrôle. C’est la seule façon de les empêcher de nuire.
Car nous, les travailleurs, nous sommes à l’origine de toute richesse. Sans nous, rien ne se produit, rien ne fonctionne. C’est pour cela que nous pouvons être tout et que c’est notre classe qui incarne l’avenir, et non le capitalisme qui n’a plus rien d’autre à proposer que misère, chômage et guerres.