Entre Caterpillar Belgique et les actionnaires, il n’y a pas moins de 6 entreprises financières différentes qui se détiennent successivement, un peu comme les poupées russes qui s’emboitent les unes dans les autres.
En remontant d’étage en étage, on passe d’un paradis fiscal à l’autre : Belgique, Luxembourg, Suisse, Bermudes, Delaware… Ce montage complexe sert évidemment à éluder l’impôt et à mettre les profits en sécurité. Alors qu’en 2000, le chiffre d’affaire de Caterpillar Belgique était de 1,2 milliard €, il est tombé l’année suivante à moins de 300 millions. En effet, le produit des ventes revient à une société basée en Suisse… où les bénéfices sont taxés à seulement 10%.
Une telle structure est légale, même si les chiffres déclarés ne correspondent manifestement pas à la réalité. En divisant le chiffre d’affaire de 2015 du site de Gosselies par le nombre de machines assemblées, on obtient un prix moyen par excavatrice de 100 000 €. En occasion, elles sont vendues au double ou au triple… Et leur prix réel est encore bien plus élevé.
Cette facilité qu’ont les groupes capitalistes de déplacer leurs profits à leur guise résulte de la complicité des gouvernements. Il est grand temps que les travailleurs mettent le nez dans les comptes des entreprises pour défendre les emplois et les salaires.