Europe : relancée par la guerre ?

Dans son rapport sur la compétitivité européenne publié le 10 septembre, Mario Draghi s’adresse aux capitalistes européens et à leurs fondés de pouvoir dans les gouvernements et les conseils d’administration.

Cet ancien premier ministre italien et banquier, passé par Goldman Sachs, la Banque d’Italie et la Banque centrale européenne, reproche aux dirigeants de la bourgeoisie européenne de ne pas suffisamment investir et de laisser ses homologues américains ou chinois prendre de l’avance en termes de compétitivité, d’inventivité et de rentabilité.

Il affirme que l’UE devrait investir 800 milliards d’euros supplémentaires chaque année pour la compétitivité – c’est-à-dire pour les capitalistes. Pour cela, il propose de simplifier les règles financières et d’encourager l’investissement privé. Il incite la bourgeoisie des différents pays d’Europe à collaborer pour améliorer sa position dans la concurrence internationale.

Dans ses plans, Draghi propose, entre autres, une « industrie européenne de la Défense », c’est-à-dire des investissements massifs dans l’armement, visant une production d’armes « à grande échelle » pour en acheter moins aux Etats-Unis, vu qu’il envisage, lui aussi, que la guerre puisse s’élargir.

Bourgeoisie sous perfusion

Ce plan de « sauvetage européen » est un exemple de plus qui montre que le capitalisme à bout de souffle a de plus en plus besoin d’une béquille étatique pour se maintenir à flot. 

La bourgeoisie, qui se dit contre l’intervention de l’Etat et contre le financement de budgets sociaux, pousse à la porte pour obtenir subventions, aides, et sauvetages industriels.