États-Unis : victoire partielle d’une grève partielle

Après plus de quarante jours de grève de dizaines de milliers d’ouvriers de l’automobile, les patrons des trois grands constructeurs historiques (Ford, Stellantis, dont fait partie Chrysler, et General Motors) ont fait des offres, que la direction du syndicat UAW a acceptées.

L’UAW qualifie ces trois accords – similaires dans leurs grandes lignes – de « victoire historique ». Il est certain que, sans leur détermination, les grévistes n’auraient pas obtenu 11 % d’augmentation immédiate de leur salaire horaire ; avec la perspective qu’au bout des quatre ans et demi du nouveau contrat l’augmentation, indemnité inflation comprise, sera autour de 30 %. Il faut toutefois rappeler que l’inflation subie les deux années passées a été de 20 %…

Les grévistes n’ont pas réussi à arracher l’abolition du statut dérogatoire, qui permet aux patrons de sous-payer les nouveaux embauchés et de diviser ainsi les travailleurs. Mais ils ont obtenu la réduction de la durée passée dans ce purgatoire avant de toucher une paye entière.

Autre élément à mettre au compte de la mobilisation : le syndicat a obtenu le droit d’appeler à la grève contre une fermeture d’usine. Auparavant, une telle grève aurait été considérée comme une rupture du contrat collectif, ce que l’UAW s’est bien gardé de faire lors des nombreuses fermetures d’usines de ces dernières années.

Ce qui a été gagné face à un patronat puissant, bien que la grève soit restée partielle et sous le contrôle total de la direction de l’UAW, montre la force bien réelle de la classe ouvrière aux États-Unis.

LO France