Encore plus de travailleurs exclus de leurs droits

Le « non-recours aux droits sociaux » est une situation dans laquelle une personne ne bénéficie pas des allocations ou aides auxquelles elle a droit. Lors de la crise du Covid, ce phénomène a été mis au-devant des projecteurs car du jour au lendemain, toutes les administrations ont fermé leurs guichets, du moins ceux qui restaient. De nombreuses personnes se sont retrouvées dans l’incapacité de réclamer les allocations auxquelles elles avaient droit.

Mais ce phénomène dépasse la période du Covid : bien avant la crise, on comptait par exemple, entre 5.000 et 11.000 enfants dont les parents ne reçoivent pas d’allocations familiales alors qu’ils y ont droit. Et combien de personnes, fatiguées de l’enfer administratif, ont simplement abandonné de réclamer leurs allocations de chômage ? Bien sûr ce sont les personnes en difficulté financière qui sont les premières concernées.

Lors de la crise du Covid, une chercheuse expliquait : « Les changements légaux dans l’octroi, la multiplication des critères et démarches, la complexité des dispositifs, ont pour conséquence qu’une part des usagers se découragent. » Et plutôt que de simplifier les dispositifs et d’améliorer l’accessibilité des services, l’ONEM va obliger à partir du 1er janvier 2025 les demandeurs d’allocations de chômage temporaire à remplir électroniquement la carte de contrôle (eC3.2). Seuls quelques secteurs spécifiques auront encore droit à utiliser la version papier. De quoi empirer encore l’accès aux allocations de chômage et exclure de leurs droits des travailleuses et des travailleurs !

Cette décision est révoltante.