La N-VA, le CD&V et Vooruit (ex-sp.a) viennent de former le nouveau gouvernement flamand, après quatre mois de négociations. Mis à part quelques promesses sociales ou d’investissement, c’est un programme contre les travailleurs. La Voka (association patronale flamande) n’a pas manqué de s’en réjouir.
Après le gouvernement wallon, le gouvernement flamand vient d’être formé. Dans les grandes lignes, il se situe dans la continuité du gouvernement précédent, dirigé par Jan Jambon (composé de la N-VA, de l’Open VLD et du CD&V).
Vu l’aggravation de la crise – les licenciements chez Van Hool, Ontex, Volvo, Audi –, le nouveau gouvernement redouble les sanctions, les exclusions et les contraintes contre les chômeurs, les malades de longue durée, les étrangers. Ceux-ci sont rendus responsables du marasme économique.
Dans toutes ses politiques, le gouvernement met la pression maximale sur les chômeurs et les malades de longue durée pour qu’ils acceptent n’importe quel emploi mal payé. Le Voka s’en réjouit car cela permet de faire pression à la baisse sur le niveau des salaires. Les sanctions et les politiques « d’activation » se durcissent à tous les étages contre les chômeurs. Ceux-ci devront désormais réaliser des travaux d’intérêt collectif payés 1,3€ à 4,5€ par heure, sous peine de perdre leur allocation de chômage.
Pour prétendre pallier la pénurie de logement social, le gouvernement donne la priorité aux travailleurs qui ont un emploi. Et les chômeurs verront leur loyer augmenter s’ils ne cherchent pas assez activement du travail selon l’administration. En plus, les locataires sociaux pourraient se voir exclus de leur logement social s’ils ne parlent pas suffisamment bien le néerlandais !
C’est la même chose pour la pénurie de place en crèche. « Priorité à ceux qui ont un emploi ». Mais pourtant l’absence de place en crèche rend plus compliqué encore de chercher un emploi pour les jeunes parents ! En plus, le gouvernement réfléchit à donner un accès prioritaire à ceux qui parlent le néerlandais.
Cette rengaine contre ceux qui ne parlent pas le néerlandais s’étend aussi à l’école. Les parents qui n’apprendraient pas activement le néerlandais (aux yeux de l’administration…) se verraient supprimer le « bonus scolaire ».
Quelques promesses d’investissements
Le nouveau gouvernement prétend qu’il investira dans les crèches, les transports publics et l’enseignement. Mais on ne sait quel crédit accorder à ces déclarations alors que le gouvernement veut « revenir à l’équilibre budgétaire » et réduire l’impôt sur les successions, tout en continuant ses subsides massifs au patronat.
Vooruit au gouvernement
Le Vooruit (ex-sp.a) doit bien s’expliquer auprès de ses électeurs de sa participation dans ce gouvernement. Conner Rousseau prétend avoir « repoussé les méchantes mesures de la N-VA et les attaques sociales ». La réalité, c’est que le Vooruit soutient les mesures anti-ouvrières du gouvernement. Les quelques promesses comme celle d’offrir des repas chauds gratuits dans toutes les écoles ont été diluées, voire abandonnées.
Cela fait longtemps que le Vooruit ne défend plus les intérêts des travailleurs. Ces dernières années, la droitisation du parti s’est encore accélérée. Dans les années 1990 déjà, Frank Vandenbroucke (actuel ministre de la Santé) défendait l’augmentation de l’âge de la pension à 67 ans et la conditionnalité des aides sociales, qui mènera à l’exclusion de milliers de chômeurs et de bénéficiaires du CPAS.
Sous la présidence de Conner Rousseau, le parti a abandonné la référence au socialisme. Il fait plus que jamais la course derrière le programme du Vlaams Belang avec ses propos racistes et sa dénonciation des pauvres et des chômeurs.
Pendant la campagne, Conner Rousseau n’avait pas fait mystère de sa volonté de s’associer à la N-VA (comme c’est le cas dans plusieurs communes). C’est chose faite…avec le programme de la N-VA.