Empêcher le patronat de nuire !

Caterpillar, banques et assurances, Brico Plan-It, Blokker, Bombardier, DSV… l’hémorragie de l’emploi continue. Et ce ne sont là que les licenciements qui font un peu de bruit. Dans combien d’entreprises, les patrons suppriment des postes sans qu’il y ait d’écho, combien d’intérimaires en fin de contrat se retrouvent au chômage ?

Quel est le travailleur qui ne sent pas la menace du chômage peser sur lui et ses enfants ?

Depuis des décennies, les « politiques pour l’emploi » des gouvernements successifs ont consisté à « inciter les patrons à embaucher » à coup de réductions de cotisations sociales et d’autres avantages. Les patrons ont pris l’argent public et ont licencié quand même, quand ils estimaient plus avantageux de le faire.

Blokker a ainsi pu embaucher des stagiaires, des jeunes que Blokker pouvait exploiter tout en se faisant payer 75% du salaire par l’Etat ! Cela ne l’empêche pas aujourd’hui de fermer 69 magasins et de mettre 300 travailleurs sur le carreau. La famille Blokker garde les milliards d’euros de bénéfices accumulés.

C’est que dans leurs entreprises, les patrons ont le droit de prendre des décisions qui mettent des milliers de travailleurs dans la misère, même quand le chômage qu’ils créent ravage des régions entières, quand cela laisse des centaines de milliers de jeunes sans perspective.

Aucune des politiques soi-disant « pour l’emploi » n’a jamais mis en question ce pouvoir patronal d’ôter aux travailleurs la seule chose qui leur permet d’exister : leur salaire. Les travailleurs concernés par les fermetures devraient se résigner à espérer un « repreneur », c’est-à-dire un autre patron qui trouve son avantage à les exploiter. Et les travailleurs devraient accepter, au nom de l’emploi, les baisses de salaire, les dégradations de leurs conditions de travail ? C’est de plus en plus inacceptable, car il en résulte une terrible aggravation de l’exploitation.

Etre disponible à chaque instant, sans aucune sécurité d’avoir un salaire permettant de vivre à la fin du mois, c’est ce que vivent déjà des  centaines de milliers d’intérimaires qui n’auront jamais de CDI. Et cela n’a pourtant pas réduit le nombre de chômeurs.

Les travailleurs, s’ils ne veulent pas finir dans des conditions d’exploitation comme on les connaît aujourd’hui dans les pays pauvres, n’ont pas d’autre choix que se défendre. Tôt ou tard, il faudra riposter dans la guerre sociale que nous mène le patronat et contester le pouvoir patronal !

Il faut interdire les licenciements ! Les patrons peuvent faire appel à la loi pour faire condamner à des astreintes des travailleurs qui tiennent un piquet de grève. Les travailleurs ne peuvent faire appel à aucune loi pour se protéger contre les licenciements, même dans les entreprises comme Caterpillar qui distribue des milliards d’euros à ses actionnaires, pendant qu’ils condamnent les travailleurs au chômage.

Il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire ! Du travail, il y en a. Mais aujourd’hui, ceux qui ont un emploi sont surchargés de travail, tandis que des centaines de milliers ne trouvent pas d’embauche. Seuls les capitalistes ont intérêt à cette situation absurde : en licenciant et en chargeant de travail ceux qui restent ils augmentent leurs profits. Mais ils se sont assez enrichis ! Leur imposer de renoncer à une partie de leurs profits pour permettre que tous et toutes aient un travail et un salaire correct serait la moindre des choses !

Il faut lever le secret des affaires et imposer le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises ! Où passe l’argent ? Qui s’enrichit ? Quand leur existence est en jeu, les travailleurs doivent connaître la vérité. Aujourd’hui, les directions des entreprises peuvent concocter leurs plans les plus désastreux sous le couvert du secret des affaires. Les principaux concernés sont les derniers informés. Il faut que les travailleurs s’organisent pour pouvoir rendre public tout ce qu’ils savent, des secrétaires de direction qui tapent les dossiers aux magasiniers qui contrôlent les entrées et les sorties !

Et si les capitalistes refusent de se plier à l’intérêt collectif, il faudra les exproprier !

Ces mesures urgentes, ne seront imposées par aucun parti politique, aucune négociation syndicale. Elles seront imposées par les travailleurs en lutte, déterminés à défendre leurs existences avec la même détermination que les patrons défendent leurs profits. Il faut faire entendre cette perspective parmi les camarades de travail, face à tous ceux qui prêchent la soumission aux lois de ce système capitaliste absurde. C’est ce que les travailleurs conscients doivent faire pour contribuer à changer le rapport de force.